CEUX D’ICI ET CEUX D’AILLEURS Photo d'archives: De G à D, Barwane et l'ancien rais Sambi Qui est d’ici et qui est d’ailleur...
CEUX D’ICI ET CEUX D’AILLEURS
Photo d'archives: De G à D, Barwane et l'ancien rais Sambi |
Qui est d’ici et qui est d’ailleurs? Je parle, bien sûr, de nos origines à nous autres qui nous prétendons tous comoriens. Pour le savoir, il fallait être à Mbéni, le dimanche 8 avril au meeting tenu par l’opposition dans la grande ville du nord-est et écouter Sayed Ahmed Hassane El Barwane (radhwiyal’lwahu anhu), devenu anthropologue le temps d'un meeting et secrétaire général du Juwa, le parti de l'ancien président Sambi.
Si on a bien saisi le fonds de sa pensée, ne sont pas d’ici ceux qui ont la peau foncée comme Azali et Kiki. Les deux comme tous ceux qui leur ressemblent sont « venus d’ailleurs ». Ils n’ont pas poussé, ici, comme l’herbe.
Sont d’ici les autres. Probablement ceux à la peau un peu basanée, aux cheveux un peu différents des cheveux crépus comme les miens, les seuls maîtres de céans.
Mais là n’est pas l’essentiel de notre propos. Il porte plutôt sur le pourquoi d’un meeting qui nous a laissés sur notre faim. Quand l’opposition réunit le ban et l’arrière-ban d’une aussi prestigieuse ville, je croyais qu’elle allait donner des orientations sur l’avenir, c’est-à-dire quand demain, alternance oblige, elle prendra le pouvoir. Que fera-t-elle pour le développement de notre pays ? Qu’envisage-t-elle pour l’amélioration des infrastructures ? Oui, les infrastructures car après dix ans de régime Sambi et Ikililou, la route Oichili-Dimani, pour ne citer qu’elle, fut restée dans l’état.
Impraticable, au minimum, une quinzaine d’années durant, elle est en chantier depuis plusieurs mois. On pouvait penser aussi que l’opposition nous aurait parlé de sa nécessaire et indispensable contribution aux infrastructures sanitaires en chantier. Quand le gratin de l’opposition se réunit, elle ne nous aurait pas étonnés si elle nous avait parlé de sa vision sur l’éducation, sur l’énergie, sur l’agriculture, surtout l’agriculture pour atteindre cette auto-suffisance alimentaire qui nous libérerait de la dépendance alimentaire, aliénante, vis-à-vis du riz pakistanais etc.
De tous ces sujets et de bien d’autres, le Comorien attendait des pistes de réflexion ouvertes par les dirigeants de l’opposition plus que des grossièretés et des insultes. En la matière, Azali en a reçu sa dose. Kiki aussi. Seyed Ahmed Hassane El Barwane a traité les deux de tous les noms d’oiseaux.
Et Mayotte, est-elle d’ici ou d’ailleurs ? Merci de bien vouloir éclairer ma lanterne sur ce point.
L'autre dernier point que nous attendions beaucoup du secrétaire général du parti : où se trouve le gourou du Juwa, le président d’honneur Alhadj Ahmed Abdallah Mohamed Sambi (radhwiyal’lwahu anhu) ? Pourquoi sa si longue absence dans le pays ? Des réponses, s’il vous plaît, monsieur le secrétaire général, sous les applaudissements nourris des partisans de l’opposition rassemblés à Mbéni ce 8 avril au nom de la liberté d’expression et de réunion. Texte©Mohamed Hassani - Titre et photo© La rédaction