Le pays va à vau-l'eau et court au désastre annoncé et redouté depuis longtemps, alors que le M11 s’entêtait à entretenir l'illusio...
Le pays va à vau-l'eau et court au désastre annoncé et redouté depuis longtemps, alors que le M11 s’entêtait à entretenir l'illusion sur la bonne volonté politique du pouvoir d'Azali.
Et aujourd'hui le M11 est aux abonnés absents : ce mouvement dit de la société civile a commis sa forfaiture, en servant de couverture et de tremplin pour qu'Azali puisse magouiller et se maintenir au pouvoir.
Le coup d'État institutionnel opéré le 12 avril 2018 avec la suppression de fait de la Cour Constitutionnelle est donc une victoire retentissante du mouvement dit du M11, en particulier de son chef et idéologue Idriss Mohamed.
Le M11 porte la responsabilité du désastre financier et social des Assises, mais aussi du coup d'État institutionnel et des conséquences graves qui risquent d'en découler, sur le plan de la stabilité et de la paix dans notre archipel.
Que ces sieurs, dames aient sauté du navire après son départ ou aient participé aux manœuvres jusqu'à son naufrage, ne les dédouane aucunement de cette lourde faute politique.
Certes, certains ont été grassement récompensés pour leur servilité et leur silence ne surprend pas, mais d'autres comme Idriss doivent rendre des comptes aux citoyens et nous expliquer une telle débandade. Qu'il soit personnellement roulé dans la farine, qu'il se soit fait « entuber » autant par Azali, c'est le problème de son ego et de sa fierté...
Seulement les conséquences ne sont pas exclusivement siennes, ce sont celles de toutes îles, trompées (Anjouan et Mohéli) par quelqu'un qui passait pour être « un vrai patriote, un vrai nationaliste, un vrai révolutionnaire », intègre et incorruptible.
Comment comprendre que l'expérience politique, la solidité idéologique et théorique de Idriss Mohamed ne lui ait pas permis de ne pas se laisser infantiliser et mener par le bout du nez de façon si honteuse par Azali ? Tout simplement parce que ce sieur est rempli d'arrogance et de suffisance et tellement imbu de sa personne, qu'il ne peut ni écouter ni accepter aucune critique de quiconque.
Pourtant les avertissements et les signaux étaient nombreux venant de tous côtés, des partis de l'opposition écartés, aux îles autonomes négligées, aux personnes et associations « non grata », le stratège et fin tacticien était inébranlable jusqu'à sa fuite précipitée.
Mais cette expérience du M11 a aussi mis en lumière à quel point la classe politique et intellectuelle Ngazidjienne se comporte vis à vis d’Anjouan et de Mohéli : voilà un mouvement issu de la Grande-Comore qui s'est permis de parler au nom de toutes les îles autonomes et d'engager leur avenir, en dépit de leur opposition.
Cela n'est que le reflet de l’hégémonie, de l’iniquité et de la domination qu'exerce la Grande-Comore sur Anjouan et Mohéli sur le plan économique, social et politique ; certains politiciens dont Kamal Saïd Ibrahim, ont crié un jour, au danger d'une colonisation anjouanaise, mais en réalité et pour beaucoup, Anjouan ploie depuis l'indépendance sous la botte de la Grande-Comore, sur tous les plans.
Le système administratif a institué une colonisation de fait de Ngazidja sur les autres îles qui s'est traduit aussi par un complexe de supériorité au niveau de la classe politique de cette île, qui considère les Anjouanais comme la cinquième roue de la charrette ; c'est pour cela qu'Azali se permet d'humilier, d'écraser les Anjouanais, chaque fois qu'il en a la possibilité.
Mais qu'on ne se trompe pas, c'est Anjouan qui s'est sacrifié pour mettre en place l'autonomie des îles et la tournante, un système qu'Azali est entrain de dévoyer complètement, mais il n'est pas question pour Anjouan d'accepter un système qui donne tous les pouvoirs à une île, et encore moins à un tyran, un dictateur qui n'a montré que cupidité et avidité pour ses intérêts personnels au détriment de la paix, et du développement.
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR