Le rapport de la commission parlementaire sur le programme de la citoyenneté économique n’a pas été communiqué officiellement, mais circule...
Le rapport de la commission parlementaire sur le programme de la citoyenneté économique n’a pas été communiqué officiellement, mais circule sous le manteau. Les révélations de ce rapport donnent des sueurs froides, tant sur les ampleurs des réseaux d’influence qui gravitent autour des Comores que de la complicité fragrante des autorités qui ont eu en charge ce dossier. Ce programme censé soutenir le développement des Comores n’a finalement servi que des intérêts privés tout en mettant gravement en péril la sécurité du pays. Des personnalités sulfureuses, des criminels recherchés sont détenteurs du passeport comorien, ordinaire comme diplomatique. Le programme a les allures d’une entreprise criminelle. Nous reviendrons amplement sur cette affaire dans nos prochaines éditions.
Gratification d’un montant de 105.000.000 de dollars
La commission d’enquête révèle que dans la pratique, les opérations de traitement des dossiers de demande d’admission à la citoyenneté économique suivies d’enrôlement, étaient gérées par une équipe installée dans les locaux de l’ambassade des Comores à Abu Dhabi, placés sous l’autorité du Docteur Fawaz, officier de sécurité des Emirats.
Au cours des entretiens, la commission note qu’il est fait mention d’une gratification d’un montant de 105.000.000 de dollars accordée au président Ahmed Abdallah Sambi et d’une commission d’environ 29.000.000 de dollars versée à Bashar Kiwan au moment de la signature. Reste à connaitre l’auteur de cette gratification, et obtenir la preuve de ces transferts de sommes aussi colossales, qui prouveraient l’origine criminelle de cette entreprise. Cette tâche reviendra aux destinataires de ce rapport, le gouvernement qui a promis de faire la lumière sur cette affaire.
Dans la pratique de l’octroi de ces passeports, c’est l’équipe Emiratie qui décide de la composition du dossier que devraient présenter les candidats à la citoyenneté sans considération des dispositions de la loi de référence. La loi est pervertie, la souveraineté des Comores est transférée à l’étranger. Les décrets de naturalisation signés par Sambi étaient transmis par Bashar Kiwan, sans vérification. Ni la direction de la sûreté du territoire ni la commission nationale intendante prévue par la loi n’ont été sollicitées pour effectuer un quelconque contrôle. Le projet dérape. Le président Ikililou qui prétend faire la lumière s’enlise et signe les yeux fermés tout décret qui lui est soumis.
Les réseaux extérieurs de vente de passeports se sont crées, la plus active est la LICA international Consulting DMCC basée à Dubaï, dont le patron est Cédric Fevre. Une convention signée le 23 octobre 2015 avec le ministre de l’Intérieur de l’Union, ouvre la voie à tout genre de trafics dont la vente à des personnes poursuivies pour crimes et pour violation de l’embargo imposé à l’Iran par les Etats-Unis. Idem pour les passeports diplomatiques délivrés à des personnes sulfureuses dans des pays dont les Comores n’ont aucun intérêt à défendre ou un citoyen à protéger.
Il s’avère que tous les ministres de l’lntérieur ont soit signé des avenants des conventions, soit prorogé les conventions qui arrivaient à terme participant ainsi à ce naufrage sécuritaire et financier des Comores. Les sommes importantes générées par la vente de ces passeports dépassent les 370 milliards, mais moins d’un tiers a transité à la Banque centrale et servi au développement préconisé.
La suite dans nos prochaines éditions. Extrait d'un article d'Alwatwan signé Abdallah Mzembaba