Un scandale humanitaire est en train de se dérouler à Mayotte, à l'ombre d'un mouvement revendicatif massif et plutôt légi...
Un scandale humanitaire est en train de se dérouler à Mayotte, à l'ombre d'un mouvement revendicatif massif et plutôt légitime, et qui faute de soulever l'émoi et l'indignation du monde et des Français, a au moins l'intérêt de jeter un éclairage cru sur la responsabilité des protagonistes.
Pour commencer avec les Mahorais, en lutte pour l'égalité de moyens et de considération au sein de la République Française, ceux-ci ont enlaidi et perverti la légitimité de leurs revendications par une pratique et une philosophie de lutte antirépublicaines et contraires aux droits humains.
En indexant une communauté et en la soumettant à l’opprobre, la menace, la violence physique et morale et à des assassinats voilés, les Mahorais se sont mis en marge de la République française des droits de l'homme et des citoyens.
Ils ont créé une situation unique en France, qui les dépeint désormais comme les habitants d'une quelconque République bananière, une quelconque dictature sans foi, ni loi.
Dans les faits, ils démontrent qu'ils ne sont pas dignes de cette loi dont ils se réclament et qui a justifié leur si longue lutte, pour se détacher des Comores.
Les sévices, les brimades et la situation dramatique que subissent les Anjouanais et les autres « comoriens » renvoient également à la responsabilité des pouvoirs de Moroni, en particulier celle de l'hôte actuel de Beit Salam qui totalise aujourd'hui 9 ans de présidence.
Ces pouvoirs corrompus de Moroni qui font des Comores, leur champ, asservissent et oppriment les populations, sont responsables de l'exode des Anjouanais vers Mayotte, à la recherche de meilleures conditions de soins, d'éducation et de vie.
Les 42 ans d'indépendance sont 42 ans d'accroissement de la misère, de la dureté de la vie et de la désolation pour la majorité des habitants, alors que l'élite politique n'a cessé de s'enrichir et de prospérer.
C'est une honte qu'un Anjouanais se tue en mer ou se fasse tuer à Mayotte, alors qu'un président est payé régulièrement environ 30,000 euros/mois soit 14 759 032 francs comoriens comme le président des pays les plus riches du monde et que des politiciens véreux étalent un train de vie insolent de facilité et de luxe.
L'ex-président Sambi a également des comptes à rendre pour sa gestion calamiteuse des affaires du pays et de la pauvreté grandissante à Anjouan, source de cet exode vers Mayotte.
Qu'a-t-il fait pour les Anjouanais, alors qu'Anjouan l'avait investi pour son tour à la tournante présidentielle ?
Et pourquoi a-t-il perdu sa langue alors que les Anjouanais sont martyrisés aujourd'hui à Mayotte ?
Demain, reviendra-t-il encore solliciter les suffrages des Anjouanais ?
Enfin ce qui se passe à Mayotte est une honte pour la France : ce n'est pas seulement l'image de Mayotte qui est ternie mais aussi celle de la République Française, 5ème puissance économique mondiale, terre des droits de l'homme et ancien colonisateur des Comores .
La France s'est attachée à détruire le sultanat d'Anjouan qu’elle a annexé le 25 juillet 1912 et à le transformer en protectorat puis colonie française rattachée d'abord à Madagascar par décret du 23 février 1914 puis aux autres îles pour former le territoire d'outre-mer des Comores en 1958 en application de la loi n° 56-619 votée 23 juin 1956, dite loi-cadre Defferre.
N'a-t-elle pas une responsabilité morale pour ces îles qu'elle a pillées et asservies jusqu'à 1975 ?
Ne serait-il pas temps qu'elle fasse enfin amende honorable et fasse vraiment œuvre de réparation pour des populations qui lui restent attachées malgré tout ?
La France a les moyens d'endiguer l'exode massif des Anjouanais, en les fixant sur leur sol grâce à une vraie coopération ciblant les projets structurants qui redonnent des ressources aux paysans et de l'espoir par l'éducation et la santé.
La France a les moyens de canaliser les délinquants, jeunes de la rue qui se nourrissent de désespoir alors qu'on les a chassés de l'école, au mépris de la loi qui rend l'école obligatoire jusqu'à 16 ans.
Cette bombe a été préparée de longue date avec les politiciens Mahorais à courte vue qui pensent que Mayotte peut rester un îlot de prospérité dans un océan de désolation et de désespoir.
Mais la France en a-t-elle seulement la volonté politique ou l'objectif visé serait-il de créer un chaos tel que la seule alternative resterait de tout abandonner et de partir ?
Le racisme, la xénophobie, l'obscurantisme, l'ostracisme, l'ignorance et la bêtise humaine auront ainsi gagné sur toute la ligne.
Vive l’Union des États des Comores et la souveraineté reconnue à chaque île. !
La voix des Anjouanais en colère.
Anli Yachourtu JAFFAR