Un rassemblement citoyen a eu lieu samedi 24 mars à Moroni sur la place de l'indépendance pour exprimer une inquiétude face à la recrud...
Un rassemblement citoyen a eu lieu samedi 24 mars à Moroni sur la place de l'indépendance pour exprimer une inquiétude face à la recrudescence des violences que subit la population comorienne vivant à Mayotte. Organisé par la plateforme Femmes en politiques, il a réuni entre autres la société civile, des députés et des artistes, tous venus exprimer leur indignation face aux actes de violence et leur solidarité aux victimes.
Ce rassemblement hétéroclite s'adressait aux gouvernements français et comorien tout en prenant en compte les doléances des Mahorais.
« Nous voulons que la France prenne ses responsabilités à Mayotte, et que l'Etat comorien également prenne ses responsabilités par rapport à ses îles : réduire la pauvreté aux Comores, s'occuper de l'éducation, de la santé, donner espoir aux Comoriens, que les Comoriens émergent enfin après 42 ans. Nous disons également à la France que les Mahorais n'ont pas obtenu le bien-être social auquel ils aspiraient depuis 43 ans », s'insurge Fatouma Elias, représentante de la plateforme Femmes en politique.
Une récente sortie du ministre comorien de l'Intérieur annonçant le contrôle de la production des kwassas destinés à la pêche a été fustigée par l'artiste engagé Cheikh MC.
« Au départ, l'erreur qui a été faite c'est de donner carte blanche au gouvernement comorien, en disant qu'il soutient les actions. Ils sont jamais cohérents ces gens là. Je constate qu'il y a un discours comorien, il y a un discours français et depuis hier j'ai l'impression que le gouvernement comorien exécute plutôt le discours français alors qu'ils sont censés être en désaccord. On a un discours qu'on nous donne nous, qui sommes en Grande Comore, à Anjouan et à Mohéli, et on a un discours pour les Mahorais donc il y a une hypocrisie. »
Les propos du ministre de l'Intérieur, bien que discutés en conseil des ministres, rappellent ceux d'Emmanuel Macron sur le fait que les kwassas « ramènent du Comorien ». Le reste du gouvernement s'en désolidarise. ©RFI