Les tensions sont reparties de plus belle jeudi entre les Comores et la France, après la décision du gouvernement de Moroni de refuser d...
Les tensions sont reparties de plus belle jeudi entre les Comores et la France, après la décision du gouvernement de Moroni de refuser d'accueillir une centaine de ses citoyens expulsés à ses yeux illégalement de l'île française voisine de Mayotte.
Le Premier ministre Edouard Philippe a demandé une action "ferme et déterminée" vis-à-vis du gouvernement comorien.
De son côté, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé la nomination la semaine prochaine d'un "délégué du gouvernement" pour oeuvrer à de nouvelles mesures en faveur de Mayotte, en plus des dispositions d'urgence déjà annoncées par l'exécutif.
"Le Premier ministre français écrira dans les heures qui viennent à l'ensemble des élus de Mayotte pour réaffirmer la position du gouvernement. Cette position, c'est réaffirmer toutes les mesures d'urgence qui ont été annoncées lors de ma visite à Mayotte au début du mois" et de "demander à nouveau et faire en sorte que la sécurité soit la plus complète, totale, sur le territoire", a déclaré Mme Girardin.
Mayotte est paralysée depuis un mois par un mouvement de contestation sociale. Pour tenter de faire baisser la pression sociale, la préfecture de Mayotte a procédé depuis le début de la semaine à plusieurs centaines d'expulsions des comoriens des autres iles jugées "en situation irrégulière" en direction d'Anjouan.
Moroni a réagi en refoulant mercredi soir un bateau chargé de 96 d'entre eux, a constaté l'AFP.
Le Gombessa a été bloqué pendant deux heures devant le port de Mutsamudu, la capitale de l'île comorienne d'Anjouan, avant d'être contraint à faire demi-tour.
Les autorités locales lui ont refusé d'accoster sur ordre du gouvernement, qui a publié mercredi une circulaire interdisant le retour sur son territoire des expulsés de Mayotte.
Manifestation
Selon des sources proches de la capitainerie de Mutsamudu interrogées par l'AFP, près de 600 personnes ont été expulsées de Mayotte ces dix derniers jours.
Chaque année, quelque 20.000 personnes sont renvoyées de Mayotte vers Anjouan.
Les personnes refoulées à Anjouan ont été débarqués au port de Dzaoudzi, à Mayotte, et vont être hébergés dans un gymnase réquisitionné par l'Etat français dans la commune voisine de Pamandzi. Mais 100 à 200 habitants manifestaient jeudi devant le bâtiment pour refuser leur venue, selon plusieurs sources.
Dans une motion que l'AFP a pu consulter, les élus disent "ne pas être favorables à l'accueil" de ces expulsés et redouter "des affrontements entre la population et les forces de l'ordre".
La question de l'ile de Mayotte suscite des crises entre Moroni et Paris depuis de nombreuses années.
'Situation ingérable'
Les Comores, composées de quatre îles (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte), ont proclamé leur indépendance de Paris en 1975 mais la France a décidé de rester à Mayotte malgré plusieurs résolutions de l'ONU.
La rédaction avec AFP