Depuis des mois, l'ile de Mayotte subit un climat de violences scolaires. Les forces de l’ordre sont mobilisées. Des enfants fouillé...
Depuis des mois, l'ile de Mayotte subit un climat de violences scolaires. Les forces de l’ordre sont mobilisées.
Des enfants fouillés avant de rentrer au collège ou au lycée. | Valérie Parlan |
Trois questions à Thierry Lizola, référent sécurité du bureau partenariat et prévention de la Police nationale de Mayotte.
Comment décrire ces violences scolaires ?
Elles se cristallisent aux abords des établissements de l’île de Mayotte. Les entrées de collèges ou lycées sont le théâtre de règlements de compte entre bandes rivales de jeunes venus de villages différents.
La forte concentration d’élèves, notamment à Mamoudzou, favorise ces regroupements. Dans un quartier, nous avons 12 000 élèves dans un périmètre serré de deux collèges et deux lycées.
Depuis la rentrée, la police a fortement mobilisé ses équipes pour surveiller ces sites. 35 % de l’activité de notre commissariat est concentrée sur cette mission
Quels sont les actes les plus courants ?
Des jeunes arrivent à l’école munis de hachoir, coupe-coupe, barre de fer, pics de bris de glace, chaîne de voiture… Il y a les agressions sur les personnes mais aussi les jets de pierre sur les bus, le racket, le trafic de chimique - la drogue locale -, voire de la prostitution. Une partie de la jeunesse est en quête de repères.
Comment gérez-vous la situation ?
Ici, les parents, les enseignants, le personnel éducatif ou les sociétés de transports travaillent en étroite collaboration avec les forces de l’ordre. Les hommes en uniforme sont bien vus au sein même de l’école car tous en ont assez de venir avec la crainte de se faire agresser. Ces derniers mois, il y a eu de nombreux droits de retrait exercés par des profs, des chauffeurs de bus… Jusqu’à hier, dans les rues de Mamoudzou, nous avons assisté à un mouvement populaire de grève générale contre toutes ces violences. Recueilli par Valérie Parlan©Ouest France