COMORES : MAYOTTE, LA PATRIE ET NOUS Le refus de combattre pour la Nation est une trahison à la nation Les Nations unies, autrement...
COMORES : MAYOTTE, LA PATRIE ET NOUS
Le refus de combattre pour la Nation est une trahison à la nation
Les Nations unies, autrement dit, le plus grand rendez-vous politique et diplomatique planétaire, autrement dit, tous les représentants et décideurs de tous les pays, autrement dit, près de deux cent pays, ont condamné la présence de la France sur notre sol, Mayotte. Cette condamnation a été réitérée vingt fois en moins de vingt-cinq ans, ou presque, dans des termes aussi clairs et fermes comme jamais cela ne s'est vu dans cette assemblée. Cela n'a même pas effleuré la détermination de la France, de mettre à contribution son statut de membre du Conseil de sécurité de l'Onu, pour continuer depuis plus d'un tiers de siècle, à violer le droit posé par cette même Onu.
Cela n'a pas, le moins du monde, ébranler la “sérénité” de ce pays, fort de notre faiblesse, de continuer à nous humilier en mettant à mal, constamment, par ses mercenaires étrangers et hommes de main domestiques interposés, notre image de marque en tant que pays, à nous imposer ses “intérêts“ par la force brutale. Les condamnations, les suggestions amicales de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes ainsi que nos appels de pieds les plus obligés et les courbettes les plus basses de nos dirigeants, ont eu et ont sur elle le même effet, autrement dit, aucun. Tout cela, depuis plus d'un tiers de siècle.
LA PREUVE PAR LA PANIQUE
Depuis seulement une semaine, nous avons pris la décision souveraine de fermer nos frontières aux aventuriers de toute sorte et aux personnes dépourvues d'identité vérifiable. Cette décision pourtant sommes toute tout à fait légale, tout à fait bénigne, tout à fait banale car familière depuis toujours dans les relations entre les pays et peuples du monde, a eu le don d'irriter la France, de mettre à mal sa grande “sérénité” devant les plus faibles, de faire paniquer ses représentants chez-nous.
Elle a eu le don de la pousser à ses tous derniers retranchements en l'obligeant à l'une des plus grossières erreurs diplomatiques de son histoire : priver – d'autorité s'il vous plaît – tout un pays et tout un peuple d'Europe. L'Europe, ce continent de liberté qui a pourvu tant de règles de bienséance aux rapports entre les pays et les peuples et grande défenseuse des droits de l'homme, devant l'éternelle.
Elle a eu le don d'exposer à la face du monde, la grande brutalité des méthodes ce pays membre du conseil de sécurité de l'Onu, la cinquième puissance du monde, l'unique Nation colonialiste du XXIème siècle, envers les plus faibles, puissent-ils être membre de cette même Onu. Cette panique inédite et à une échelle jamais atteinte des autorités françaises signifie une chose : cette fois-ci nous avons su frapper là où ça fait mal, face à ce pays dont les responsables en ont fait, malgré nous, notre ennemi en tant que Nation.
Tout cela signifie une chose : si le recours au droit international, la recherche de la solidarité des pays et des peuples et leur compassion devant ce grand malheur que nous impose depuis des décennies un pays plus puissant que le nôtre, sont indispensables, ils ne peuvent remplacer notre propre action et notre propre combat.
SORTIR DU BOIS
Désormais, notre combat doit sortir du bois et des seuls grands discours “historiques” devant les organisations internationales où l'ont confiné certaines de nos autorités et qui, selon toute vraisemblance, ne dérange que très modérément l'arrogance de l'Etat français. Désormais, la pression doit changer de camps. Pour ce faire, nous devons porter notre combat sur le terrain propre de notre adversaire. Ce combat doit désormais être mené au vu et au su du peuple de France et de ses leaders. Notre cri doit être adressé aux étoiles montantes de la parole politique française.
Il faut que le peuple français, que Martine Aubry, que Marine Le Pen, que le Parti communiste français, que Cécille Duflot, que Jean-François Copé, que Mélenchon, que Beusansnaud, sachent ou se rendent, enfin, compte que leurs autorités sont entrain, au nom de la France, leur pays, de commettre un génocide. Qu'elles sont entrain, au nom du peuple français, de recoloniser une Nation indépendante depuis un tiers de siècle, de commettre une forfaiture.
Ce combat, il faut le mener maintenant et sans concession, puisque la preuve est faite que seul notre propre combat, seuls nos propres coups portés contre notre adversaire peuvent payer, et parce que je refuse de croire que le grand peuple français qui sait ce que c'est que d'être humilié par plus fort que soi, ait décidé en âme et conscience, d'humilier un autre peuple en lui infligeant la plus pire humiliation qui soit pour un peuple : la recolonisation.
Dans ces conditions, il faut bien admettre que le refus de combattre – surtout lorsqu'il vient de nos dirigeants, ces hommes que le peuple et le pays ont placé au plus haut sommet de l'Etat, pour défendre la Nation – ne peut être, ni plus ni moins, qu'un refus de défendre la Nation, et donc, une trahison.
Madjuwani hassan
Source : Al-watwan N° 1727 du jeudi 31 mars 2011