Allocution de Son Excellence Monsieur Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores à l’occasion de la Journée Internationale de la Fem...
Allocution de Son Excellence Monsieur Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme.
Excellence, Madame la Première Dame,
Excellence, Madame la Ministre de la Santé
Excellence, Madame la Commissaire au Genre,
Honorable assistance.
A l’instar des autres pays du monde, l’Union des Comores célèbre ce 08 mars 2018, la journée internationale de la Femme.
Le thème retenu par les Nations Unies pour cette 107eme édition, « L’heure est venue : les activités rurales et urbaines transforment la vie des femmes», cadre parfaitement avec notre Stratégie de Croissance pour le Développement durable qui a priorisé la prise en compte du Genre dans tous les secteurs.
Cette célébration est donc une occasion pour nous, de faire le bilan et de nous mobiliser toutes et tous, pour La Femme, qui est d’abord notre mère, notre sœur, notre épouse et notre fille.
Mais pour être efficaces sur cette question de la Femme, nous devons être dans le vrai.
Je voudrais alors, à l’occasion de cette Journée, rappeler le respect que la société comorienne a donné à la Femme. Oui, ce n’est pas trop prétentieux de dire que la femme dans la société traditionnelle comorienne, dispose de certains privilèges, même s’il y a beaucoup à faire.
En effet, le droit coutumier comorien protège les femmes et leur accorde des droits exceptionnels.
Nous sommes l’un des rares pays où les hommes laissent tout naturellement et sans discussion aucune, le foyer conjugal à leurs épouses et le droit à l’héritage des biens mobiliers et immobiliers de la famille à leurs sœurs et à leurs cousines. L'accès à la propriété, notamment celui de la terre est, pour la femme comorienne, un acquis de nos us et coutumes et de nos traditions.
Ainsi, en toutes circonstances, la femme a la primauté de la garde des enfants et celle de rester dans le foyer conjugal en cas, malheureusement, de séparation. Ces acquis et ces droits ne sont pas négligeables et doivent alors être préservés et pérennisés aujourd’hui, sur les plans législatif, exécutif, judiciaire et professionnel.
Mais nous devons également en conquérir d’autres.
Oui, les femmes et nous, devons conquérir et consolider de nouveaux droits, en adéquation avec le monde et la vie modernes, en matière d'éducation, d’enseignement, de justice, dans l'Administration et dans des instances élues, diplomatiques et dans le Gouvernement.
Ainsi, outre le droit à l’éducation, au travail et, à compétence égale, un salaire égal à celui des hommes, déjà acquis, nous avons l’obligation de consolider le droit également acquis par la Femme comorienne, d’exercer une fonction publique. Nous devons également prendre garde, prévenir et réprimer les phénomènes nouveaux que constituent la violence faite aux femmes et aux enfants, à la maison, à l’école, au travail et lors des conflits, le harcèlement tant décrié ailleurs et l'atteinte à l'intégrité physique des femmes.
Permettez-moi à ce sujet, de m’associer à vous tous, pour condamner ces pratiques dont les conséquences dramatiques sur les victimes les poursuivent durant toute leur vie et les détruit moralement, par peur de ne pas être comprises par leurs communautés. Pour le développement social et économique de notre pays et pour l’épanouissement de la population comorienne et le bien être de tous, j’appelle donc à la sensibilisation contre ce fléau et au renforcement de la lutte contre la discrimination faite aux femmes, qui fait jour malheureusement, dans les villes et villages de notre pays.
Et je déclare solennellement ici aujourd’hui, que la loi pénale sera appliquée dans toute sa rigueur, sur les auteurs de ces violences et de ces agissements ignobles. La participation et le respect des femmes sur les espaces de travail et en matière de représentation des femmes au niveau décisionnel, dans la vie politique comme dans le monde des affaires, sont des objectifs louable et possibles ; ici et maintenant.
Je préconise d’abord une implication plus conséquente de nos mères, de nos sœurs, de nos filles et de nos épouses, dans les mouvements et les partis politiques, les organisations de la société civile et du monde associatif. Ainsi, Mesdames, Mesdemoiselles, des places sont à acquérir, voire à conquérir, pas seulement à cause de votre statut de femme, mais en raison de votre excellence, de votre compétence, de votre engagement, de votre mérite et de votre patriotisme.
Les hommes, au premier rang desquels, moi-même en ma qualité de Président de la République, serons à vos côtés pour favoriser votre participation et votre action dans les domaines politiques, économiques et social.
Votre influence ne peut qu’être bénéfique sur les décisions politiques, les institutions et la promotion des services publics de l'énergie, de l'eau, des services d'assainissement et d'infrastructure, parce que vous êtes les premières concernées et parce que vous êtes les premières à souffrir de leurs défaillances.
Honorable assistance,
La construction d’une société de paix civile, d’harmonie sociale et de conciliation, dans laquelle s’inscrivent les communautés et le Gouvernement, doit commencer au sein la famille, cellule de base de notre société et premier lieu d’éducation de nos enfants. C’est donc dans le cadre familiale qu’il faut commencer par détruire les germes de la violence basée sur le genre et les racines de la violence tout court.
Il faut donc oser dénoncer, condamner, combattre et réprimer les agissements inhumains, quel que soit l’endroit où il s’exerce et quels qu’en soient les auteurs. Je soutiens parfaitement, les plateformes nationales mises en place ces dernières années, pour lutter contre la violence basée sur le genre ainsi que les organisations de la société civile qui se mobilisent pour dénoncer les abus et apporter assistance aux victimes.
J’encourage les autres plateformes intervenant dans l’entreprenariat féminin et en politique.
Le Gouvernement les accompagner dans leurs missions, qui sont aussi les siennes.
Le Gouvernement appuiera également, de façon significative, cette dynamique visant à donner sa place à la femme dans les décisions à tous les niveaux de l’Etat.
Mesdames et Messieurs,
Le Document de Stratégies de Croissance pour le Développement durable, révisé, a priorisé la prise en compte du Genre dans tous les secteurs.
Pour promouvoir la place de la femme comorienne et protéger les enfants vulnérables, des études spécifiques ont été, notamment « le rapport sur la pauvreté et le genre », des politiques et des stratégies nationales ont été élaborées et validées, des services d’écoutes et de protection des enfants victimes de violences sont mis en place dans les 3 îles.
Nous allons traduire ces dispositifs par des actions concrètes et des mesures à prendre à tous les niveaux de responsabilité,
Mon action en faveur de la promotion de la Femme qui a d’abord commencé par l’instauration d’un Commissariat Nationale chargée de la Promotion du Genre sera poursuivie et complétée par d’autres actions concrètes à venir.
Avant de clore mon propos, je voudrai remercier et féliciter l’ensemble des Organisations, plateformes et associations de la société civile, militantes en faveur de la protection de l’enfant et de la femme et de son autonomisation.
Je renouvelle mes sincères remerciements à nos partenaires bi et multilatéraux pour leurs précieuses contributions à la protection de la femme et de l’enfant, ainsi qu’à la célébration de cette journée.
Enfin, je remercie les Administrations publiques, les sociétés étatiques et privées, toutes celles et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de cette célébration.
Honorable assistance,
Alors que notre pays est dans une perspective de réduction de la pauvreté et dans logique d’émergence, nous devons pouvoir compter sur l’ensemble de ses ressources humaines aussi bien les hommes que les femmes et surtout la jeunesse.Mon gouvernement et moi même sommes conscients que le développement harmonieux de notre pays passe par un respect des droits humains et l’enrayement des inégalités sociales.
C’est pourquoi, nous nous employons à favoriser les diverses réalisations qui tendent à contribuer à la promotion du genre et à la protection des enfants comoriens.
Le combat pour une meilleure éducation de nos enfants et en particulier de nos filles ainsi que le combat pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes, pour leur pleine participation au développement du pays, n’est pas le combat de la Femme contre l’Homme mais le combats de tous contre l’illettrisme, les discriminations¸ les inégalités sociales et la pauvreté.
Mon engagement est pour que, parallèlement à la création des conditions pour le redressement de notre pays, il puisse y avoir aux Comores, dans un avenir proche, en plus des femmes entrepreneures dynamiques que nous avons aujourd’hui déjà, des élites féminines comme guide, pour assurer à notre pays, les moyens de relever le défi du développement et de l’émergence.
Vive la République
Vive l’Union des Comores,
Je vous remercie.