En deux ans, l’actuel gardien des Gobelins Ibrahima Dabo est passé de la 8e division aux matchs qualificatifs pour la Coupe d’Afrique des N...
En deux ans, l’actuel gardien des Gobelins Ibrahima Dabo est passé de la 8e division aux matchs qualificatifs pour la Coupe d’Afrique des Nations !
Ibrahima Dabo LP/Sandra Ruhaut / Icon Sport |
Ces images sont toujours ancrées dans sa mémoire. Le gardien de la sélection malgache Ibrahima Dabo (25 ans), qui va fêter sa 5e cape internationale ce mercredi soir (19 heures) à Saint-Leu-la-Forêt lors d'un match amical contre le Togo, se souvient avec émotion de sa première sélection il y a tout juste un an. Madagascar affrontait alors Sao Tomé-et-Principe lors d'un barrage décisif pour les éliminatoires de la CAN (Coupe d'Afrique des Nations). «À un moment où l'action se déroulait dans le camp adverse, j'ai regardé autour de moi et je me suis rendu compte qu’il y avait près de 35 000 personnes dans le stade, raconte l'actuel portier du FC Gobelins Paris (N3). Et là, j'ai kiffé ! J’en ai encore la chair de poule. Mon histoire est incroyable, presque unique.»
Ibrahima Dabo a en effet un parcours pour le moins atypique. Dix-huit mois avant cette première titularisation avec la sélection malgache, il évoluait avec la... 3e équipe de l'US Créteil-Lusitanos en DHR, soit le 8e niveau national ! Il avait pourtant participé à l'avant-dernier match du championnat National en 2011 face au Paris FC (2-2) mais a ensuite évolué surtout avec la réserve (DH), puis la 3e équipe (DHR) ! «J'ai manqué de sérieux, admet-il. J'étais jeune et je ne me rendais pas compte de la chance que j’avais. Je séchais quelques entraînements et j'en arrivais même à me présenter en retard les jours de matchs...» En janvier 2015, Ibrahima est embauché comme ambulancier et alors le football passe vraiment au second plan. Cette fois, il joue uniquement pour le plaisir.
Pourtant, tout redémarre durant cet été 2015 quand l'entraîneur Aderito Moreira prend en main l'équipe réserve cristolienne qui évolue en division d’Honneur. «Ibrahima était un joueur endormi dans un club où il ne voyait pas d'avenir, déclare le technicien. J'ai vu immédiatement que c'était un gardien de qualité, excellent sur sa ligne, doté d'une grosse anticipation et d'un bon jeu au pied. Je lui ai annoncé qu'il aurait sa chance même s'il était en retard et je n'ai pas eu à le regretter car Ibrahima a réalisé une saison exceptionnelle.» Grand artisan de la montée en CFA 2, il a enchaîné avec la 4e place au classement obtenue par la réserve l'an dernier. Pas assez cependant pour décrocher une place dans le groupe fanion mais suffisant pour se retrouver sélectionné en équipe nationale de Madagascar grâce à sa grand-mère née sur la grande île de l'océan Indien.
«J'ai été surpris d'être appelé mais cela m'a procuré une joie énorme», insiste-t-il. Devenu rapidement titulaire de la sélection, Ibrahima a accompagné son coach l'été dernier aux FC Gobelins Paris (N3). «Je dois beaucoup à Aderito, il a reboosté ma carrière !», conclut Ibrahima.
Par Arnaud Detout|LeParisien.fr