L’île de Mayotte vient encore de vivre une semaine complète de barrages routiers, les magasins ne sont plus approvisionnés, les boulanger...
L’île de Mayotte vient encore de vivre une semaine complète de barrages routiers, les magasins ne sont plus approvisionnés, les boulangeries sont fermées, il n’y a plus de gaz, plus d’essence, la crise sanitaire est totale en pharmacie et dans les milieux hospitaliers. Il n’y a toujours pas d’école et de lycée depuis plus de cinq semaines. Les ordures s’entassent aux quatre coins de l’île.
A Mayotte, les renforts policiers sont bien là mais apparemment jusqu’en juin, le temps que tout se calme. Des arrestations des comoriens des autres iles ont eu lieu sur le chef-lieu mais le bateau qui les emmenait à Anjouan a dû rebrousser chemin, le gouvernement comorien refusant ce déplacement de citoyens d’une île appartenant aux Comores. « Rendez-nous les clés de Mayotte », a demandé le Ministre des affaires étrangères comoriens. Alors faut-il vraiment rendre les clefs de Mayotte ?
La crise diplomatique franco-comorienne
Reste que Moroni refoule les expulsés et que la décision comorienne a ainsi décrédibilisé en quelques heures l’État français en rendant vaines toutes les opérations de reconduites à la frontière. Elle a surtout montré que sans solution diplomatique du problème comorien, tous les engagements gouvernementaux de la France resteront lettre morte. Que faire ? Rendre les clefs ou acheter Anjouan ? Toutes les mesures d’ordre sécuritaires sur Mayotte resteront insuffisantes sans traitement à court, moyen et long terme de la question de l'ile comorienne de Mayotte, traitement dont l’Europe ou un pays tiers devrait maintenant se charger en dehors des deux parties concernées. C’est d’ailleurs ce qu’a réclamé un diplomate comorien Ahmed Thabit.
Pour lui, la solution ne saurait venir d’une concertation entre les Comores et la France mais de l’Union africaine et plus précisément du Comité des sept, mis en place en 1976, pour s’occuper spécialement de la question de Mayotte. Ce comité présidé depuis sa création par le Gabon, comprend l’Algérie, le Cameroun, Madagascar, le Mozambique le Sénégal et les Comores.
Il est tombé dans l’oubli depuis plus de vingt ans, depuis que Mayotte ne fait plus débat aux Nations Unies. Ce qui est certain pour Mayotte, c’est qu’en plus des plans de rattrapages nécessaires, il faudrait d’abord une résolution rapide et définitive du contentieux diplomatique entre la France et les Comores sur le cas de Mayotte.
Le journal Le Monde et Le Canard enchaîné du 28 mars se sont fait l’écho d’une divergence gouvernementale majeure sur la question mahoraise. Il existerait au gouvernement deux clans : un clan “rattachiste” (les macroniens et les constructifs) pour lâcher Mayotte et un clan départementaliste (les socialistes). La nomination comme préfet exceptionnel du directeur de cabinet des Outres-mer, Dominique Sorain avec six hauts fonctionnaires marquerait selon les deux journaux la victoire momentanée du clan départementaliste, une sorte de cabinet de la dernière chance.
Les loges ont en réalité déjà scellé le sort de Mayotte. On reviendra à l’autonomie, au statut de collectivité et si possible avec un nouveau cadre juridique d’état associé avec les Comores muni d’un hôpital hors sol. Le patronat de Mayotte vient déjà d’obtenir habilement l’exemption de l’impôt. Arguant de la crise, ils le veulent pour deux ans. Extrait d'un article de Michel Lhomme ♦ Philosophe, politologue.
Les loges ont en réalité déjà scellé le sort de Mayotte. On reviendra à l’autonomie, au statut de collectivité et si possible avec un nouveau cadre juridique d’état associé avec les Comores muni d’un hôpital hors sol. Le patronat de Mayotte vient déjà d’obtenir habilement l’exemption de l’impôt. Arguant de la crise, ils le veulent pour deux ans. Extrait d'un article de Michel Lhomme ♦ Philosophe, politologue.