Tout commence le mercredi 10 janvier 2018, en Conseil d’Administration extraordinaire, le Président du Conseil lit en public la démission d...
Tout commence le mercredi 10 janvier 2018, en Conseil d’Administration extraordinaire, le Président du Conseil lit en public la démission du Président Saïd BOURHANI ABDALLAH. Une démission poussée par les autorités gouvernementales (Nous allons y revenir dans les prochains articles). Le statut de l’Université des Comores en son article 10 prévoit un intérim de 45 jours : « en cas de vacance ou d’empêchement définitif du Président de l’Université, constaté par le Ministre de l’enseignement supérieur, le secrétaire général assure l’intérim. Il est procédé à l’élection d’un nouveau Président dans un délai n’excédant pas 45 jours suivant la date de constatation de la vacance ou de l’empêchement définitif ».
Le 17 janvier 2018 soit une semaine après la démission du Président Saïd BOURHANI ABDALLAH, le Ministre de l’éducation signe l’arrêté constatant la vacance du Président et par la même occasion nomme le Secrétaire Général Nassurdine ALI MHOUMADI, Président par intérim conformément aux statuts de l’UDC en son article 10. La logique voudrait donc à ce que ce samedi 3 mars 2018 l’Université ait un président élu conformément aux textes réglementaires.
Devenu Président par accident, le goût du pouvoir l’envahit. Il multiplie les moyens qui peuvent l’éterniser à ce poste. Et pendant ce temps les jours se suivent sous le silence de la communauté universitaire et du Ministre de l’Education qui devrait juste après, mettre en place le comité électoral.
Il a fallu attendre plus d’un mois, le 20 février 2018 pour qu’enfin le comité électoral voit le jour. Ceci parce que les enseignants prévoyaient d’organiser une assemblée générale extraordinaire pour dénoncer ce silence du Ministre avec la complicité des bureaux des syndicats de l’UDC (Enseignants, Personnel administratif et Etudiants).
Un comité électoral majoritairement corrompu, donne encore du temps au Président par intérim pour en finir avec l’institution. Ce comité projette en coulisse organiser l’élection du Président de l’Université au plus tôt fin avril 2018. Sous réserve qu’il souhaite organiser d’abord les élections des conseils scientifique et d’administration. Le mandat des membres élus du Conseil d’Administration puisque ce sont ces membres qu’on fait porter le chapeau, prend fin le 29 mars 2018. Je me permets de demander, pourquoi « creuser la tombe d’un mort prochain pendant que tu vis déjà avec un mort non enterré? ».
Entre temps, le Président a. i met en place une commission à sa guise et la finance pour aller réviser la loi N°14-024/AU du 14 juin 2014, portant orientation et organisation de l’enseignement supérieur et de la recherche en Union des Comores. Ces soient disant séminaires se dérouleront dans un grand hôtel de la place pendant trois jours à partir du lundi 05 mars. L’objectif est de soumettre cette nouvelle loi taillée sur mesure pour qu’il soit Président au Ministre de l’éducation afin de ce dernier l’envoie à la prochaine session parlementaire début avril. Sauf qu’il oublie que dans l’article 14 des Statuts de l’UDC mentionne que parmi les missions du Conseil d’Administration est de « donner des avis sur les projets de textes législatifs et réglementaires concernant l’Université » avant qu’ils soient transmis aux autorités. Comment alors le Président par intérim peut réduire le Conseil d’Administration en une petite commission. C’est ça bonne gouvernance.
Nous rappelons que la communauté universitaire est constituée de plus de 20 000 personnes dont pratiquement 14 500 étudiants. Le site de Mvouni seul contient plus de 6500 étudiants. C’est pour ainsi dire aux responsables de cette descente aux enfers de l’ université que la ligne rouge est proche et une fois atteinte même l’Armée Nationale de Défense ne pourra maitriser les conséquences. Quand on franchit la frontière il n’y a plus de frontière. Le Ministre de l’éducation et le président par intérim de l’UDC viennent de franchir la frontière ce samedi 3 mars. Certes il n’y a plus de frontière, mais tout n’est pas non plus permis.
Aux autorités gouvernementales, sachez juste que votre « ami » n’est pas l’homme de la situation sauf si vous mentez à la population et à la communauté universitaire. Comment peut-on prétendre une bonne gouvernance, une gestion transparente alors que le Président a.i de l’UDC fait le contraire pour vous satisfaire. Nous avions cru que dans les 45 jours d’intérim, la mission principale était d’organiser des élections d’un nouveau président, hélas loin le cas. Durant cette première partie légale de son pouvoir, le président a.i de l’UDC a ce bilan que chacun peut donner son appréciation :
- - Recrutement de plus de 20 agents de l’UDC sans appels à candidatures
- - Changement de certains chefs de département pour des raisons politiques
- - Inscriptions fantaisistes des étudiants
- - Affectation de plusieurs agents par amitié
- - Achat des consommables bureautiques sans appels d’offre même restreint
- - Fonctionnement sans budget voté par le Conseil d’Administration conformément aux textes réglementaires (Article 14 Statut UDC)
- - Révision de la loi afin qu’il puisse être candidat aux élections si il y en aura
Nous appelons donc à la population, aux autorités gouvernementales, aux élus da la nation et à la communauté universitaire de sauver ce navire afin qu’il ne soit pas comme l’ENS dans le passé. Pour élire notre cher Président de l’Union, tout le monde chantait qu’il a créé l’Université, ne poussons pas ces mêmes personnes à chanter dans peu de temps qu’il a fermé l’Université.
ALI Nodjimba
Une personne de la communauté universitaire