À quelques jours des assises nationales, voici ma petite contribution citoyenne. Voici ma petite Analyse sur la question de Mayotte. DIS...
À quelques jours des assises nationales, voici ma petite contribution citoyenne. Voici ma petite Analyse sur la question de Mayotte.
DISSOCIER LA FRANCE (TERRITOIRE) ET LE FRANÇAIS (INDIVIDU)
Tout d'abord, tout le monde semble faire une grossière erreur (tant la France que Mayotte et je ne parle même pas des Comores). Tout le monde fait confusion entre la France (territoire) et le français (individu). Être français, signifie "avoir la nationalité française" et de ce fait, avoir pour obligation de se plier aux lois de la République Française et d'être protégé par elles, en retour. La France, en revanche, est un territoire européen, géographiquement délimité par des frontières. Au-delà de ces frontières, tout exercice de pouvoir par l'Etat français, revient à une colonisation, une occupation.
En d'autres termes, un français peut vivre n'importe où dans le monde mais le territoire français lui, il ne peut pas se déplacer. Ceci nous amène une solution (que j'ai toujours prônée sans parvenir à me faire entendre) de sortie de crise qui devrait satisfaire les deux parties (France /Comores).
HONG KONGISER LA QUESTION DE MAYOTTE
Je suggère que la France et l'Union des Comores "Hong Kongisent" la question de Mayotte. Ceci permettra à la France, de continuer à exercer sa souveraineté sur l'île de Mayotte (selon les modalités juridiques propres à sa Constitution), et à l'Union des Comores de consentir à accorder la souveraineté de l'île de Mayotte à la France qui devra reconnaître l'appartenance du territoire de Mayotte à l'archipel des Comores.
Autrement dit, la France reconnaîtrait Mayotte comme territoire comorien et les Comores reconnaîtraient l'administration française à Mayotte.
Ce procédé permettrait d'être en conformité avec le droit international et les résolutions adoptées par l'ONU depuis 1975. En outre, c'est un procédé qui aurait l'avantage, pour les Comores, de ne pas céder à la France la propriété de Mayotte, mais seulement la souveraineté (bail) de l'île. C'est une subtilité importante et dont les conséquences politiques ne sont pas les mêmes. Si en plus, on considère qu'un bail pro bono (gratuit ou pas à la hauteur) est inenvisageable, cela ouvrirait la porte aux autorités comoriennes de négocier une garantie souveraine avec la France comme garant du développement durable des Comores.
Voilà pour l'esprit mais une telle démarche n'est possible que si elle est accompagnée par une méthodologie appropriée.
NE PAS MÉLANGER « DIPLOMATIE » ET « COOPÉRATION »
Les différents groupes de travail, mis en place ces dix dernières années entre la France et les Comores sur la question de Mayotte, n'ont fait que repousser le problème de fond de ce différent. Il paraît évident, aujourd'hui, que les deux pays ont souvent mélangé les négociations diplomatiques et les négociations liées à la coopération. De plus, dans sa stratégie de consolidation de ses acquis, la France devait composer avec les fortes revendications des Maorés, qui eux ont souvent passionné ce débat. Dans ce contexte, il paraît opportun de dissocier méthodiquement ces deux volets de la relation avec la France (coopération et diplomatie).
En effet, le différent qui oppose les deux pays relève de la diplomatie. Il est donc absurde d'obtenir de la France, un soutien économique du niveau de la "coopération entre une super puissance économique et un petit pays pauvre en voie de développement", et de s'en servir comme ultimatum sur un différent diplomatique.
Ensuite, il convient de se mettre d'accord avec la France, sur un format de discussion qui devra déboucher impérativement sur un accord global reconnu par les Nations Unies. Cela peut se traduire, par exemple, par des discussions bipartites sous la médiation ou l'observation d'une ou plusieurs parties tierces (ONU, UE ou UA). Cet accord pourrait avoir une valeur légale et et être force contraignante pour les deux protagonistes.
En fin, une résolution du Conseil de Sécurité et une délibération de l'Assemblée Générale de l'ONU pourrait permettre de clôturer définitivement ce dossier.
IN FINE
Mayotte resterait ainsi une île comorienne sous souveraineté française sans que les Comores en soient lésés. Penser que la France renoncera à sa souveraineté sur Mayotte est un mauvais postulat de départ dans la négociation et une perte de temps.
Il est temps de faire preuve de pragmatisme et d'être ambitieux pour les deux partenaires.
Daïka HAMADI