Tant que l’on n’acceptera pas que toutes les opinions comptent. Le Maire intérimaire de Moroni, Mr Cheikh Bacar Kassim a publié un com...
Le Maire intérimaire de Moroni, Mr Cheikh Bacar Kassim a publié un communiqué annonçant la fermeture des marchés de la capitale à compter de ce mercredi pour raison d’insalubrité liée au blocage du ramassage des ordures.
Devant l’accumulation des ordures aux abords de ces marchés et des risques élevés de contamination des produits alimentaires ou de propagation de maladies, le premier réflexe serait de donner raison à un maire désemparé devant l’absence d’alternative à ce problème.
Cette décision de désespoir du maire de Moroni est difficile à faire appliquer en raison de, l’impact direct sur la vie des usagers et sur l’économie de l’île en général et en raison du potentiel de mécontentements qu’elle peut générer.
Devant l’accumulation des ordures aux abords de ces marchés et des risques élevés de contamination des produits alimentaires ou de propagation de maladies, le premier réflexe serait de donner raison à un maire désemparé devant l’absence d’alternative à ce problème.
Cette décision de désespoir du maire de Moroni est difficile à faire appliquer en raison de, l’impact direct sur la vie des usagers et sur l’économie de l’île en général et en raison du potentiel de mécontentements qu’elle peut générer.
- Il s’agit des deux principaux marchés de l’île, où est acheminé l’essentiel de la production vivrière de l’île, voire du pays. Sa fermeture priverait les producteurs de lieu pour écouler leurs produits.
- Des milliers de petits gens vivent des activités du marché. Directement ou indirectement et se trouveraient du jour au lendemain sans de quoi joindre les deux bouts d’une journée.
- Dans un pays où l’économie repose sur le secteur informel, imagions l’effet de dominos d’une fermeture de quelques jours de ces deux marchés.
Cette décision de désespoir dépasse en réalité le pouvoir du maire qui n’a pas les moyens de faire appliquer une décision qui affecte l’économie réelle de toute une île. Elle signe l’échec des politiques qui depuis au moins une trentaine d’années porte dans les bras le cadavre mort-né d’un centre d’enfouissement des déchets. De Sélaya à l’ancienne aérogare de Itsambouni et maintenant à Bahani.
J’entends les gens qui accusent de tous les noms les riverains de ces lieux de refuser d’accueillir ces dépôts d’ordures. Mais qui accepterait donc de recevoir cette putréfaction à sa porte.
Comme nous avons la mémoire courte, je rappelle les eczémas dont souffraient les habitants de Séleya, les mouches qui atterrissaient dans les assiettes des habitants de Djomani et de ses environs et de nos nez bouchés qui faisaient penser à un pays qui se protégeaient de nuages toxiques. J’entends derrière le discours du gouvernement l’impatience d’imposer l’autorité de l’Etat comme si celle-ci se résumait au recours aux kalachnikovs.
Je n’entends pas en revanche les médecins, les organismes de santé, les défenseurs de l’environnement, la société politique et civile, s’offusquer contre ces sources de maladies que l’on éloigne à défaut de pouvoir les traiter. Mais au lieu de prendre le problème à bras le corps, l’on a choisi la fuite en avant faisant d’un vrai problème de politique nationale, un faux débat de « villagisme ». Faites venir un centre d’enfouissement digne (la technique s’achète clé en main) et vous verrez les régions entrer en compétition pour abriter une telle infrastructure génératrice d’emplois et d’autres avantages (La biomasse ). Autrement dit, il faut que ce pays arrête d’inventer la roue.
Nos villes aient grandi. Moroni abrite près de cent mille habitants et ne peut plus se penser en MDJI. Elle doit se donner les moyens à la hauteur des problématiques urbaines qu’elle doit régler. L’ingratitude ambiante dépossède les citoyens de leur conscience et leur apprend à ramper pour laisser faire. Mais cela n’est pas nouveau. Par Eddine Mlivoidro