Jamais les choix politiques et la méthode autoritaire de l’Imam-président des Comores n'avaient été aussi contestés par l’opinion publi...
Jamais les choix politiques et la méthode autoritaire de l’Imam-président des Comores n'avaient été aussi contestés par l’opinion publique nationale, et surveillés avec vigilance par la communauté internationale. C'est à croire que le président Azali, élu pour redresser l’économie du pays et s’attaquer au chômage, notamment des jeunes a perdu la main à cause de son obsession étrange à organiser des assises partisanes en vue de s’offrir un nouveau mandat après 2021.
Ce lundi 12 février, est un jour très attendu par tous. Car le président, qui affiche une arrogance inouïe vis-à-vis de son peuple et des institutions de l’Etat, va devoir trancher sur les recommandations issues de ce rendez-vous qui est tout sauf historique de par son caractère exclusif et son rejet massif par la population.
Oui le président et imam autoproclamé devra donner la feuille de route de la réforme qu’il compte imposer aux Comoriens. Il doit dire explicitement s’il compte procéder à sa révision constitutionnelle par référendum ou congrès parlementaire, car contrairement à certaines déclarations trop pessimistes, je ne crois pas au coup de force institutionnel. Le président-Imam devra aussi préciser le calendrier de cette éventuelle réforme recommandée par son groupe d’experts nationaux. Oui, le président doit dérouler tout cela durant son discours de clôture de ce lundi 12 février, sinon le commun de mortel comprendra que le projet est mort-né.
Seulement, cette voie de l’arrogance aura des conséquences fâcheuses sur l’avenir du pays. Il accentuera les fractures déjà énormes et engagera le pays dans une nouvelle crise politique qui n’a jamais été souhaitée par le peuple lors des élections de 2016.
Mais l’on sait très bien qu’Azali n’a pas le tempérament d’un homme humble, capable de faire son mea-culpa et retrouver la voie de la sagesse en retirant purement et simplement son projet de réforme institutionnelle. Or c’est la solution qui s’impose pour retrouver le climat apaisé dans lequel il a hérité le pays, mais surtout recouvrer sa crédibilité vis-à-vis d’un peuple qui se sent trahi et martyrisé.
Le discours de clôture que prononcera demain le président Azali sera ausculté, analysé et interprété de diverses manières. Cela contraint l’intéressé à être explicite, pédagogue, mais surtout pragmatique. Paradoxalement, peu importe le sens dans lequel il tranchera, les assises resteront un rendez-vous manqué et constitueront un boulet pour le reste du quinquennat. Par Ali Mmadi