On a tous entendu parler des experts recrutés pour les assises et on se demandait ce que cela pouvait être. Je pense de plus en plus tout s...
On a tous entendu parler des experts recrutés pour les assises et on se demandait ce que cela pouvait être. Je pense de plus en plus tout simplement que nous avons à faire à des farfelus qui s'autoproclament tels, en réalité, ce sont des gens qui transforment leurs petites certitudes, leurs petites vérités en vérités scientifiques.
Pour preuve, ce commentaire ou post d'un certain Mitterrand Junior, présent aux assises, selon lequel Azali Assoumani va concrétiser sa promesse de campagne. Une solution s'y dessine: les 54 milliards de transfert de la diaspora permettront de financer des activités et de créer des emplois et la promesse de campagne "un jeune un emploi" sera réalisée. Que cet expert nous permette d'en rire! D'abord que Mitterrand Junior sache que cette histoire est vieille comme le monde... Sans être rabat-joie, on doit lui rappeler que la période des fables est finie sans appeler à des actions concrètes immédiates. On a quand même besoin de cohérence et de bon sens pour pouvoir parier sur l'avenir.
On peut critiquer un certain mauvais usage de ces transferts de fonds, sans doute. Mais ce n'est pas Azali avec son arrogance qui l'amène à maltraiter les auteurs de ceux-ci qui va décréter une autre forme de leur utilisation. Azali doit bien se figurer que les gens utiliseront leur argent durement acquis selon leur convenance. On doit même lui rappeler une autre vérité; les transferts sont appelés à s'amenuiser dans les temps à venir. A cause de mauvaise gouvernance comme celle d'Azali Assoumani, les gens ont de moins en moins envie d'investir aux Comores. Cela est d'autant plus vrai que les enfants de la diaspora ne se sentent pas d'attache fort pour les Comores qui pourrait les conduire à investir malgré l'environnement peu attrayant du pays de leurs parents. La politique d'Azali doit sans doute être un mauvais signal. Il n'y a qu'à voir les réseaux sociaux impitoyables pour le régime.
Mais au-delà de ces aspects psychologiques, se pose la question de la rentabilité économique. Déjà, ces fonds sont injectés dans l'économie du pays quelle qu'en soit leur utilisation. Il n'est pas sûr qu'un autre usage se traduise par des effets économiques autrement significatifs... Ces fonds vont pour l'essentiel à la construction. Qui peut arrêter un projet de construction de"sa maison", principale raison de son exil, pour investir dans quoi et pourquoi? Azali ne comprend toujours pas que le pouvoir d'achat est la chose la plus importante en économie. C'est le moteur... C'est bien beau d'investir, mais il faut un amortissement et pour le retour à l'investissement, les gens doivent consommer.
Et comment est-ce possible dans un pays sans pouvoir d'achat? Nous avons un taux de chômage énorme et les salaires sont d'un niveau faible... Azali sait-il que beaucoup de gens se sont cassés les reins, à cause d'un environnement des affaires défavorables?
Si les assises étaient ouvertes, il y aurait des gens pour rappeler que ces fausses vérités expertes ne sont que balivernes des gens qui s'auto-proclament ce qu'ils ne sont guère.
A.BOURHANE