Sous l'influence de l'alcool et des stupéfiants, il avait frappé le chef d'équipage des pompiers. Il échappe à la prison....
Sous l'influence de l'alcool et des stupéfiants, il avait frappé le chef d'équipage des pompiers.
Il échappe à la prison. Un jeune homme a été condamné lundi 29 janvier à Lyon à une mesure de contrainte pénale pour avoir agressé en 2013 des pompiers qui venaient le secourir, à l'issue d'une audience où s'est exprimée l'exaspération de la profession. Il devra en outre verser 400 euros de dommages et intérêts à chacun des trois pompiers, selon leur avocat Me Sébastien Soy.
La contrainte pénale est une sanction alternative à la prison comportant des obligations et interdictions, qui doit permettre un meilleur suivi et une préparation renforcée du condamné à sa réinsertion, instaurée depuis 2014.
En août 2013, les pompiers sont appelés dans le quartier de la gare Part-Dieu pour porter secours à un jeune homme, originaire de Mayotte et déjà condamné pour des vols, violences et outrages. Il a alors beaucoup bu et fumé "quelques joints", a reconnu le prévenu lundi à la barre.
Un déchaînement de sauvagerie
Le ton monte quand les pompiers parlent d'une hospitalisation. Le prévenu insulte, menace, porte un coup selon l'accusation. Les pompiers décident alors de partir, suscitant la colère. Le chef d'équipage est pris à partie, encerclé par plusieurs individus et frappé. Une agression qui entraînera 15 jours d'incapacité temporaire de travail. "On a l'impression d'un déchaînement de sauvagerie", observe la présidente du tribunal.
Dans le cadre de l'information judiciaire, les enquêteurs espéraient arrêter les autres auteurs des faits mais seul le cousin de l'accusé a pu être identifié. Il a été condamné par la justice pour mineurs en février dernier.
Les agressions de pompiers en hausse de 17%
A l'audience, les trois pompiers victimes semblent les porte-parole d'une profession qui a subi des agressions en hausse de plus de 17% en 2016, selon les derniers chiffres.
"Je comprends pas, on était venu pour lui, témoigne l'un d'eux. Je vois des trucs horribles, gratuits, tous les ans ça monte". "Dès qu'on a un uniforme et un gyrophare bleu, on est mis dans le même sac" que la police, déplore un autre.
A Lyon, les pompiers ont manifesté à deux reprises, en novembre et début janvier, pour dire "stop à l'impunité". Ils réclament notamment l'anonymat des dépôts de plaintes et des caméras portatives pour filmer leurs interventions sensibles. Lors de la dernière manifestation, des fumigènes avaient été jetés dans le hall du tribunal de grande instance, un comportement dénoncé par le procureur de la République à Lyon, Marc Cimamonti, lors de l'audience de rentrée en janvier. Orange avec AFP