Nous le savons tous qu’au fond de nous, un retour de Mayotte dans le giron comorien dans l’immédiat est une utopie. Il faut être pragmatiqu...
Nous le savons tous qu’au fond de nous, un retour de Mayotte dans le giron comorien dans l’immédiat est une utopie. Il faut être pragmatique, au vu du contexte actuel. Cela fait 42 ans que les Comores ont obtenu leur indépendance, puis s’en est suivi d’une succession de coups d’État visant à déstabiliser le pays. Le cas de Mayotte a mal été géré depuis le départ.
En effet, prenant un exemple, je me fais une luxation du doigt, si je ne redresse pas mon doigt dans l’immédiat, mon doigt restera bloqué, et seule une opération me permettra de redresser le doigt ce qui serait long et douloureux. Cette image-là, nous pouvons la transposer sur le cas de Mayotte vis-à-vis du référendum tout d’abord. Puisque depuis le début, l’Union des Comores a été bernée par l’idée de ne pas faire une consultation unique de l’ensemble de son territoire.
Imaginez-vous un seul instant faire un referendum sur la France, mais le résultat de la Corse serais un résultat appart par rapport à la consultation nationale ? Les français ne seraient pas d’accord de même qu’ils ne sont pas d’accord pour la consultation de la Catalogne concernant leur indépendance.
Les Comores ont des arguments géographiques, culturels, et juridiques puisqu’ils sont soutenus par les résolutions de l’ONU qui défendent l’intégrité et la souveraineté de l’Union des Comores composée de 4 Îles (Mayotte, Anjouan, Mohéli, Ngazidja).
De plus, Mayotte depuis maintenant 20 ans est mise sous perfusion économique, par l’Union européenne pour le développement économique, et social de son territoire. C’est une stratégie qui va progressivement faire changer les mentalités des Mahorais et les orienter vers une hostilité accrue vità vis de leurs frères comoriens. Plus de 40 ans que nous ne trouvons pas d’issues diplomatiques à ce conflit, la dernière discussion entre la France et les Comores a abouti à une commission paritaire fixe pour traiter de la question.
Le temps avance, mais n’arrange pas les choses, mais les complique.
Par ailleurs, des pistes de solutions sont encore possibles,à moins qu’elles soient entendues par les deux parties.
Étape 1 : Suppression progressive du visa entre Mayotte et les autres îles
Le visa Balladur a rendu nos eaux le plus grand cimetière marin au monde avec plus de 10 000 victimes. En plus d’être injuste en séparant des familles, il est inutile.
Le visa Balladur doit être abrogé et remplacé par une sorte d’autorisation de visite illimitée sous certaines conditions de séjour :
- Le visiteur doit être muni d’une attestation d’accueil délivré par la mairie de la commune de résidence de la personne accueillante
- L’accueillant reste responsable du séjour de son invité
- Des contrôles inopinés seront assurés par les services compétents au domicile de l’hébergeant
- Au terme de son séjour, le visiteur doit soit le renouveler, sous peine de quitter impérativement Mayotte
Respecter ces conditions permettrait la libre circulation de façon illimitée des Comoriens entre les 4 îles et faciliterait les échanges en plus de renforcer les liens.
Étape 2 : Discussions avec les personnalités mahoraises et autorités comoriennes concernant l’avenir de Mayotte
La discussion doit permettre d’aboutir à des évènements culturels, sportifs, mais aussi de coopération économique dans le cadre d’un renforcement des liens
Étape 3 : Discussions des autorités françaises et comoriennes
Quelques possibles options :
- Organisation d’un référendum sur Mayotte programmé dans 15 ans (le temps d’un développement économique des Comores)
- Partage de la zone économique exclusive des Comores avec les autorités françaises en échange d’un contrôle progressif du territoire mahorais par les autorités comoriennes
- Résolution à l’ONU visant à ordonner à la France la restitution de Mayotte aux Comores
Dans le cadre des assises nationales, notre diplomatie autour de cette question doit être remise en question de même que notre diplomatie étrangère qui doit être guidée par une certaine logique qui converge vers nos intérêts et non l’intérêt d’autres pays souverains. Nous devrons agir de nous-mêmes, par nous-mêmes et pour nous même.
DamouaneHassane
Etudiant en master 1 management des administrations publiques des territoires, titulaire d'une licence en management public et d'un DUT en gestion des entreprises et administration