DISCOURS DE SE DJAFFAR AHMED SAID HASSANI, VICE-PRESIDENT DE L’UNION DES COMORES, MINISTRE DE L’ECONOMIE, DE L’ENERGIE, DE L’INDUSTRIE, DE ...
DISCOURS DE SE DJAFFAR AHMED SAID HASSANI, VICE-PRESIDENT DE L’UNION DES COMORES, MINISTRE DE L’ECONOMIE, DE L’ENERGIE, DE L’INDUSTRIE, DE L’ARTISANAT, DU TOURISME, DES INVESTISSEMENTS ET DU SECTEUR PRIVE A L’OCCASION DE LA DEUXIEME EDITION DU FORUM ANNUEL AFRICAIN SHARM EL SHEIKH DU 07 AU 09 DECEMBRE
V.P Djaffar avant son départ pour l’Egypte |
-Excellence et cher frère Abdel Fattah Al Sisi, Président de la République Arabe d’Egypte,
-Excellence Docteur Sahar Nasr, Ministre de l’Investissement et de la Coopération Internationale,
-Madame HebaSalama, Directrice de l’Agence Régionale d’Investissement du COMESA,
-Distingués membres des différentes délégations,
-Honorable assistance,
AssalamouAnlaikumwaRahmatullahiwaBarakatuhu
Avant de dire un mot, qu’il me soit permis de m’adresser au Président de la République Arabe d’Egypte en lui transmettant un message du Président de l’Union des Comores, SE AzaliAssoumani, et à travers lui tout le peuple égyptien.
Monsieur le Président,
C’est avec une grande affliction et une profonde indignation que nous avons appris l'odieux attentat terroriste qui a ciblé, vendredi 24 novembre 2017, des fidèles musulmans dans la mosquée "al Rawda" dans le Sinaï. Le peuple comorien est profondément indigné par les graves attentats terroristes qui viennent d'endeuiller encore une fois votre pays. C'est une périlleuse épreuve.
Je voudrais, vous exprimer,au nom du Président de l’Union des Comores, Son Excellence AzaliAssoumani et du peuple comorien, en ces moments de grande douleur que nous partageons, nos sentiments de profonde compassion et de solidarité.
Avec nos condoléances émues, le peuple comorien joint ses pensées aux vôtres, à l'endroit des familles si durement éplorées. Que les tombes des victimes soient des jardins parmi les jardins du paradis, et les blessés recouvrent la pleine possession de leurs moyens. L’Union des Comores condamne très fermement ces actes barbares, qui s'attaquent au-delà de l’Egypte et du peuple égyptien, à notre humanité commune.
Chère assistance,
Je voudrais, exprimer Mes remerciements sincères à Notre Auguste Hôte, le Président Abdel Fattah Al Sisi, et à travers lui, au peuple égyptien, pour l’hospitalité chaleureuse, dont ils Nous entourent, depuis Notre arrivée dans ce pays si cher à Mon Cœur ; ce pays que Je visite, à chaque occasion, avec un plaisir renouvelé.
J’avoue que l’Egypte est l’un des pays qui fait la fierté de notre continent.
Qu’il me soit aussi permis de remercier l’Agence égyptienne d’investissement en Asie du Sud-Est et l’Afrique australe (COMESA), qui nous permettra durant trois jours de discuter des questions clés telles que les réformes budgétaires afin d’améliorer le climat des affaires et des investissements.
Je suis profondément convaincu que la solution pour sortir l’Afrique de son image qu’elle représente aujourd’hui est de stimuler les Investissements dans l’ensemble de nos pays, et plus particulièrement les investissements transfrontaliers.
Ce forum est une belle occasion pour renforcer l’intégration économique et culturelle de l’Afrique, ainsi qu’à stimuler les investissements dans un continent resté aujourd’hui celui qui présente une forte croissance dans le monde.
Mesdames et Messieurs,
Le moment est venu de se poser les questions les plus justes et les plus intellectuelles ? Et les réponses à ces questions doivent émaner de nos esprits et non de nos cœurs. A quand la fin de la misère, de la pauvreté de la précarité et surtout du désespoir en Afrique ? Sommes-nous prêts à laisser un continent divisé par des guerres sans nom et où la famine et la pauvreté dans tous ses angles règnent en maitresabsolus à nos enfants et petits enfants ? Jusqu’à quand nous allons continuer à chanter « L’Afrique est riche mais les Africains sont pauvres ? »
Il va sans rappeler qu’en 30 ans, le nombre de pauvres africains a été multiplié par 2, l’indice de développement humain de la plus part des pays africains est inférieur à 0,5 et 0,4 pour certains de nos pays pendant que la moyenne mondiale est à 0,7 voire 0,9 pour les pays industrialisés. Dans certains pays 90% de la population vivent avec moins de 1€ par jour. Tous ces chiffres confirment que les africains sont pauvres.
Dans un de nos pays, par exemple, 90% des femmes et 80% des hommes adultes sont analphabètes, dans toute l’Afrique subsaharienne près de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable et une personne sur trois souffre de la faim chronique. En fin dans la plus part des pays africains le nombre de médecins pour 10 000 habitants est inférieur à 1.
Dans certaines régions d’Afrique on parle même d’extrême pauvreté, ce qui remet en cause toutes les politiques de lutte contre la pauvreté mises en place par les Etats et les institutions internationales comme la Banque mondiale ou le fond monétaire international. Or, malgré cette situation, l’Afrique est incontestablement le continent le plus riche au monde en termes de ressources naturelles. Nous avons l’or, du diamant, de l’uranium, du phosphore, du pétrole, du charbon, du coton, du cacao, du gaz, des produits de rente de bonne qualité comme le cas en Union des Comores…pour ne citer que ceux-là.
L’Afrique est le premier fournisseur des pays européens et asiatiques. Sans les matières premières africaines beaucoup d’entreprises européennes ou asiatiques ne tourneront pas. Alors, que devons-nous dire à nos enfants ? Qu’ils nous pardonnent parce que nous sommes un peuple maudit et on n’y peut rien ? Ou devons-nous être dans l’attente d’une révélation divine ? Et pourtant nos maitres nous ont appris que l’Islam reste la dernière religion monothéiste et qu’on n’attend pas de prophète pour nous apporter des messages.
Mesdames et Messieurs,
Comme je suis dans le pays de la civilisation, permettez-moi de vous rappeler que tous nos spécialistes, qu’ils soient Economistes, Sociologues, Juristes, Philosophes, Historiens, Guides religieux, entre autres, ont théorisé sur les étapes à suivre pour le développement de l’Afrique. Alors que certaines de ces théories convergent, d’autres divergent. Peu importe la théorie, aucune n’a remis en cause la nécessité d’investir. Car, ce sont les investissements qui rendent possibles la croissance économique. D’où, ce forum doit être une occasion pour motiver et accélérer les investissements dans notre continent et que ces investissements se fassent en Afrique.
Excellence,
Honorable assistance,
Nos Experts nous disent souvent que des milliers d’hommes et de femmes d’affaires voudraient bien investir et ont la volonté de le faire en Afrique. Cependant, nos gouvernements respectifs et/ou les conditions socioéconomiques ou politico-administratives ne rendraient pas la tâche facile.
Ainsi, j’envoie un message fraternel et amical à ces hommes et femmes d’affaires. Bienvenue en Union des Comores où les secteurs porteurs sont presque vierges.En ma qualité de vice-président de l’Union des Comores mais en même temps Ministre de l’Economie, de l’Energie, de l’Industrie, de l’Artisanat, du Tourisme, des Investissements, du Secteur Privé et des Affaires Foncières, je vous rassure que toutes les conditions sont réunies pour accueillir des investisseurs de haut niveau dans mon pays.
Au-delà du fait que notre pays, mon pays, est un pays de paix, de sécurité et d’hospitalité, mais nous disposons du code d’Investissement le plus attractif, accordant les mêmes avantages aux nationaux qu’aux étrangers.
Venez-y investir dans le tourisme, dans l’agroalimentaire, dans les TIC ou même dans la santé ou l’éducation. Je m’engage personnellement à accompagner tout candidat à l’investissement en Union des Comores, avec la garantie d’être accueillie comme un roi. Non seulement que nous vous donnerons les moyens de mieux prospecter sans limite et avec efficacité, mais nos équipes vous suivront dans tout le processus d’installation.
Mesdames et Messieurs,
Les évènements de ces derniers temps- je ne les nomme pas pour éviter de donner plus de considération aux acteurs- cherchent à remettre en cause notre richesse à savoir la solidarité. Les Africains – malgré nos différences- sont toujours vus comme un peuple uni, comme si nous n’étions pas un continent composé de plusieurs pays mais plutôt un pays- continent. Et ces derniers temps cette solidarité, cette union et cette richesse sont tellement menacées.
Nous n’avons pas le droit, nul n’a le droit de traiter son frère ou sa sœur comme un ennemi et cela à des fins pécuniaires. Un grand sage africain a dit« si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble ». Nul ne doit chercher son bonheur dans le malheur de l’autre.
Je vous remercie de votre attention.
©Vice-présidence
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