Un sénateur français, Mansour Kamardine, a été reçu au palais présidentiel comorien ce 18 décembre. Rien qui ne sorte de l'ordinaire,...
Un sénateur français, Mansour Kamardine, a été reçu au palais présidentiel comorien ce 18 décembre. Rien qui ne sorte de l'ordinaire, sauf qu'il s'agissait d'un élu de Mayotte. Une première depuis l'indépendance de l'archipel comorien en 1975 et le litige territorial qui l'oppose depuis à la France, précisément à propos de cette île restée dans le giron de Paris. Cette rencontre portait principalement sur une feuille de route signée au Quai d'Orsay en septembre dernier.
Si rien n'a filtré sur le contenu de la feuille de route, l'accueil, en tant qu'élu français, réservé à un Mahorais par le chef d'Etat comorien reste un événement. Mais pour Mohamed El-Amine Souef, le ministre des Affaires étrangères comorien, qu'importe la dimension symbolique pourvu qu'un réel rapprochement s'opère.
« Etre ensemble, c'est l'archipel des Comores qui sort gagnant, a-t-il déclaré. Nos frères mahorais avaient exprimé certaines préoccupations. Il a fallu donner des précisions par rapport à certains termes qui ont été utilisés. Maintenant, il n'y a aucun problème. Et puis, vous avez vu que dans l'équipe nationale [de football], il y a des jeunes Mahorais qui sont là donc pourquoi cela ne peut pas être l'inverse ? »
« Clandestins »
Le sénateur Les Républicains (LR) avait été l'un des plus véhéments à l'égard des Comoriens présents sur l'île de Mayotte. Mansour Kamardine les a souvent qualifiés de « clandestins faisant la loi sur le territoire français ».
« Il y a beaucoup de jeunes Comoriens, des cadres qui sont là-bas et créent des richesses, a-t-il déclaré. Mais le problème, ce sont ceux qui n'ont pas la nationalité française et qui vivent dans des conditions très difficiles. La solution ne viendra pas seulement de l'Etat français. Nous nous étions étonnés de ne pas avoir été associés aux discussions. Donc, il faut que l'Etat comorien discute pour qu'on trouve les solutions. »
Le sénateur français ne s'oppose plus à l'assouplissement des conditions d'obtention de visas pour Mayotte prévu par la feuille de route qui entrera en vigueur en avril prochain. RFI