Les élus de Mayotte ont participé à Moroni à la 6eme commission mixte Comores-France qui a eu lieu, du 15 au 16 décembre 2017. Un de ces él...
Les élus de Mayotte ont participé à Moroni à la 6eme commission mixte Comores-France qui a eu lieu, du 15 au 16 décembre 2017. Un de ces élus, le Sénateur de Hassane Abdallah a été reçu par le président de l’Union des Comores le 18 décembre. Une consécration pour ces élus qui ont toujours milité pour l’intégration de Mayotte dans les discussions bilatérales entre les Comores et la France. Un échec pour notre pays qui en 42 ans d’indépendance a lâché du lest en faveur de l’ile Mayotte qui s’impose de plus en plus comme un acteur de la coopération française dans la région. Ainsi, après avoir réussi à départementaliser cette île, elle est en passe de « normaliser » la coopération régionale entre son « département » de Mayotte et l’Union des Comores. Ce langage utilisé par la France et les mahorais pour évoquer les relations de « voisinage » entre l’île sous administration française et les trois iles indépendantes des Comores est de plus en plus adopté par les autorités comoriennes.
Les élus mahorais à Moroni |
Les actes posés à Moroni ces derniers jours, ont mis à nue aux yeux du monde entier nos échecs qui fondent la force des mahorais.
Certes des progrès immenses ont été accomplis par notre pays, dans le domaine de l’éducation, de la santé, des infrastructures, des télécommunications…. mais nous avons lamentablement échoué à fonder un véritable Etat de droit ou la loi prime sur toute autre chose. Nous avons échoué à fonder un Etat nation qui transcende nos querelles insulaires, régionales et villageoises. Nous avons échoué à établir un véritable état civil et un cadastre pour sécuriser nos biens immobiliers. Nous avons lamentablement échoué dans la gestion des deniers publics. Nous avons laissé le pays et la nation s’autodétruire.
Il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que dans cette première manche du combat qui nous oppose à nos cousins de Mayotte depuis 1975, puisqu’il s’agit d’un combat pour ne pas dire la guerre de salive, ces derniers ont gagné. Ils ont gagné en réussissant à réunir la presque totalité des partis politiques français dans leur combat visant à la départementalisation de l’île de Mayotte en dépit des condamnations des instances internationales. Ils ont gagné en réussissant à créer artificiellement et en déformant notre histoire commune, un peuple mahorais qui ne se reconnait dans notre comorianité.
Ils ont réussi avec le soutien financier de l'Etat français à moderniser leurs services sociaux de base qui étaient au même niveau que ceux des autres îles à l’accession de notre pays à l’indépendance en 1975. Ainsi leur système éducatif et sanitaire sont plus performants que les nôtres, jusqu’aux années 90, plusieurs mahorais venaient à Anjouan et à la Grande Comore pour se scolariser et travailler. De nos jours, nos frères et sœurs, nos enfants, meurent par milliers et par an pour aller respirer la prospérité d’à côté ou tout simplement se soigner et accoucher.
Ils ont réussi avec le soutien financier de l'Etat français à moderniser leurs services sociaux de base qui étaient au même niveau que ceux des autres îles à l’accession de notre pays à l’indépendance en 1975. Ainsi leur système éducatif et sanitaire sont plus performants que les nôtres, jusqu’aux années 90, plusieurs mahorais venaient à Anjouan et à la Grande Comore pour se scolariser et travailler. De nos jours, nos frères et sœurs, nos enfants, meurent par milliers et par an pour aller respirer la prospérité d’à côté ou tout simplement se soigner et accoucher.
Pour donner une réponse à ceux et celles qui nous insultent, nous méprisent et nous humilient à Mayotte, il convient de relever le défi du développement de notre pays en faisant en sorte que nos enfants puissent gagner la seconde bataille en constituant un Etat de droit géré dans la transparence et l’équité, où il fait bon vivre. Nous avons les capacités d’atteindre cet objectif à moyen terme. A ce moment-là, nos enfants poseront leurs conditions à la France pour la réintégration de Mayotte dans son giron naturel. ©ComoresDroit