Un ancien haut cadre d'une société informatique a été condamné cette semaie à Nantes (Loire-Atlantique) à un an de prison ferme : il to...
Un ancien haut cadre d'une société informatique a été condamné cette semaie à Nantes (Loire-Atlantique) à un an de prison ferme : il touchait le chômage malgré son travail dans l'océan Indien.
Le centre de plongée de Philippe Gougeon pourrait en partie avoir été financé grâce à ses allocations chômage... indûment perçues.DR |
Cela peut avoir du bon d'être résident fiscal en France. Un ex-cadre d'Oracle l'a bien compris, en « omettant » de signaler à Pôle emploi qu'il avait quitté la France après son départ de la société informatique. Philippe Gougeon, 55 ans, était parti vivre sur l'île Maurice avec sa femme — d'origine malgache — pour monter un club de plongée sous-marine...
Il a ainsi touché pendant près de deux ans 134 000 € d'allocations chômage. Tous les mois, le « general manager » du club de plongée actualisait sa situation de demandeur d'emploi depuis l'océan Indien. En 2015, Philippe Gougeon a également continué de payer la taxe d'habitation de sa maison de Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique)... bien qu'elle ait été vendue en janvier 2014. Lui et son épouse ont aussi pris soin de garder un compte bancaire en France. Pôle emploi, qui a commencé à avoir des doutes, a alors demandé à l'intéressé de « présenter ses observations ». Mais il a à chaque fois esquivé en présentant des « excuses plausibles », selon l'organisme. La justice l'a finalement rattrapé : jeudi, il était jugé en son absence par le tribunal correctionnel de Nantes pour escroquerie.
L'indemnité maximale allouée par Pôle emploi
Pour cette « trahison » qui « discrédite le système de solidarité », le procureur de la République a requis un an de prison ferme. Avec mandat d'arrêt, « en espérant qu'il mette un jour un pied à la Réunion ». « Il était bien plus avantageux de continuer à payer sa taxe d'habitation que de renoncer à ses allocations chômage », a grincé le magistrat. Philippe Gougeon touchait l'indemnité maximale allouée par Pôle emploi, calculée sur son ancien salaire de directeur commercial. Soit « entre 5 000 et 6 000 € » par mois.
« Des recherches ont été faites sur Internet : ce centre de plongée a l'air tout à fait paradisiaque, mais il semble avoir été monté pour partie avec des allocations chômage », commente le président du tribunal. « En tout cas, vu les commentaires des internautes, le centre a l'air de très bien marcher... » Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet à l'encontre du prévenu. Sa femme Nadia a ,elle, écopé de six mois de prison ferme. Le couple devra rembourser les sommes indûment perçues. ©eparisien.fr