DARCHARI MIKIDACHE PREND LE BATEAU DES ASSISES EMERGENTES DANS LA MAUVAISE GOUVERNANCE… Que des hommes comme Larifou, Djaé, Sounhadj, ...
Que des hommes comme Larifou, Djaé, Sounhadj, A.Jaffar, Dhulkamal, Dolpic, Biarifi, Anisse Chamsdine, Msaidié, Andoudou soient atteints de « zazamania » et le vivent et l’assument sans complexe n’a rien d’étonnant ! Ce sont des gens sans principe ni idéal politique. Ce sont des partisans de la réalpolitique à la comorienne.
Le cas de Darchari Mikdache pose problème. Depuis un moment, il frappe en effet de manière virevoltante à la porte du microcosme politique comorien et se singularise par de contributions expertes, savantes et universitaires mais sans réelle prise avec la situation comorienne. Proche du pouvoir sortant aux Comores un temps, puis posant avec E. Macron lors de la présidentielle française comme président de telle communauté ou de tel groupe d’experts en on ne sait quoi, il sera finalement l’unique membre de la diaspora de France à siéger au CPAN au titre de la coordination du Mouvement du 11 août 2017.
La désignation de Darchari Mikidache comme membre du CPAN n’est guère le fait d’un hasard à un moment où la diaspora en est tout bonnement écartée alors qu’elle comptait envoyer au moins trois représentants au sein de cet organe. La préférence de Darchari Mikidache d’origine anjouanaise devrait servir la rhétorique fallacieuse du pouvoir sur des Assises nationales sans aucun relent d’hégémonie d’une île sur les autres.
Darchari Mikidache n’est cependant pas une pauvre victime de la manipulation du pouvoir d’Azali qui l’aurait réduit au statut d’un faire-valoir… Il est permis de penser que le statut de membre du CPAN de Darchari Mikidache, ayant reçu au préalable, la bénédiction d’Azali est le résultat de son encartage dans l’esprit nouveau des assises dicté par Azali.
Il est en effet inconcevable que Darchari Mikidache parfaitement au fait des règles d’engagement et de comptabilité en matière de finances publiques, formé dans les valeurs de la démocratie et dans le respect des règles de l’état et des institutions puisse participer à des Assises organisées par un pouvoir qui se distingue par une attitude licencieuse vis-à-vis de tout cela.
Comment un inspecteur des Finances en France peut-il accepter l’idée des assises financées par un budget de 360 millions de francs comoriens qui ne figurent dans aucune ligne de notre loi de Finance et prétendre donner des leçons de bonne gouvernance et se lancer dans des promesses de reforme de la société comorienne ?
- Comment Darchari Mikidache, un produit de la diaspora censé agir en toute indépendance, défendre des principes, des valeurs liées au respect de la démocratie, des règles de l’Etat de droit et du bon fonctionnement de nos institutions, peut-il chanter les assises d’Azali comme devant nous conduire à l’émergence :
- - Sans tiquer sur l’incapacité du pouvoir à organiser la partielle du canton de Nioumakélé 1 et doter Anjouan d’un conseil de l’île pouvant fonctionner de manière régulière ?
- - Sans tiquer sur l’annulation d’une loi parlementaire sur la lutte contre la corruption par un décret présidentiel ?
- - Sans tiquer sur la mise en veilleuse de la Cour constitutionnelle des Comores par Azali ?
- - Sans tiquer sur des assises que le pouvoir cherche à transformer en une constituante procédant à une réforme de la constitution sans passer par les voies prévues par les dispositions constitutionnelles ?
- - Sans tiquer sur le fait que les Assises ne sont ni inclusives ni transparentes ni participatives ?
- - Sans tiquer sur le fait que le pouvoir ne fait aucunement mystère de son intention de transformer les Assises en une institution judiciaire et législative faisant des lois pour la circonstance, établissant des jugements, prononçant des peines d’inéligibilité ?
- - Sans tiquer sur le fait que la base citoyenne des assises sera remplacée par les 58 maires du pays ?
- - Sans tiquer sur le fait que le pouvoir gère un pays sans loi de finance en dehors de toute règle ?
- - Sans tiquer sur le fait que le pouvoir ne gère pas le pays et ne s’occupe que des Assises ?
- - Sans tiquer sur le non-respect de la sacro-sainte règle de la séparation des pouvoirs dont Azali se rend régulièrement coupable ?
- - Sans tiquer sur les restrictions de libertés de réunion et de la presse et sur le retour des pratiques des partis uniques telles qu’on les a connues du temps de son père ?
Darchari Mikidache ne peut dire qu’il ignore tout cela et la bonne gouvernance qu’il appelle de ses vœux n’est pas un vœu sérieux, réaliste et sincère au regard de ce tableau. En acceptant de soutenir les Assises d’Azali et en jouant le rôle de faire valoir conféré par celui-ci , il a bien choisi son camp, celui de servir le pouvoir dans le style de la « zazamania » pour ses intérêts personnels au détriment des intérêts de tous… Tel père tel fils. Un vieux sage disait : Mikidache, le père Darchari, n’aime pas que son boubou prenne la moindre tache, toujours prêt à monter dans le premier bateau en partance ». Darchari Mikidache n’est donc pas prêt à attendre le bateau exigeant de la vraie bonne gouvernance dont il parle souvent ; il prend celui de l’émergence en partance malgré dans la mauvaise gouvernance ambiante.
Ahmed BOURHANE