Après le rejet du format du comité de pilotage des assises nationales par des personnalités politiques originaires de Ndzuani, dans une let...
Après le rejet du format du comité de pilotage des assises nationales par des personnalités politiques originaires de Ndzuani, dans une lettre datée du 6 octobre dernier, le gouverneur de Ndzuani, Salami Abdou Salami a saisi le président de la commission de l’Union Africaine pour remettre en cause l’organisation de cet événement. Dans ce courrier, on peut lire effectivement que l’objectif est d’«attirer votre attention sur la forfaiture que prépare le pouvoir en place à Moroni et de vous demander de vous impliquer dans le processus avant qu’il ne soit trop tard».
Salami (droite) lors du congrès du parti Juwa à Mutsamudu |
Le gouverneur de Ndzuani a commencé par faire un bref historique des derniers événements qui ont porté un coup à l’intégrité nationale et à la cohésion sociale. Il est revenu donc sur la crise séparatiste de 1997, les nombreuses médiations internationales en faveur de l’intégrité et de l’unité nationale, les accords de Fomboni du 17 février 2001 ainsi que la constitution du 23 décembre de cette année-là entre autres. Salami a mis surtout l’accent sur la présidentielle tournante qui serait «l’unique garantie de la stabilité du pays et de la cohésion de sa population car elle offre aux Comoriens de tous les îles, l’égalité de chance à l’accès à la magistrature suprême du pays. Elle a permis trois alternatives présidentielles».
Afin de convaincre le président de la commission de l’Union Africaine, le gouverneur Salami est revenu sur les récents événements qui feraient que «certaines mesures prises par le pouvoir montrent sa volonté manifeste de verrouiller le système en ne laissant aucune marge de manœuvre à ses détracteurs». Le premier élu de Ndzuani affirme que le président Azali Assoumani projette de supprimer le système de la tournante ou du moins, faire en sorte de le vider de tout son sens. A l’en croire, Azali Assoumani aurait, le 25 mai 2017 lors de la célébration de l’anniversaire de la première année de son mandat à Ndzuani, aurait annoncé qu’il envisageait de modifier certains aspects de la constitution, et notamment les règles de la présidence tournante.
«Son projet serait de supprimer la tournante » ou de « supprimer la primaire et la remplacer par une élection générale à deux tours qui se déroulerait sur l’ensemble du territoire. Donc changer de fond en comble l’élection présidentielle » peut-on lire sur le document. Se livrant dans une entreprise de décrédibilisation des assises nationales, le gouverneur Salami s’est attaqué à la formation du comité de pilotage des assises nationales qui ne prendrait pas en compte «le caractère fédéral du pays» tout en insistant sur le fait que le président actuel aurait refuser l’idée des assises nationales en 2015 «arguant que la tournante revenait à Ngazidja». Salami dénonce donc une «mise en place d’un comité de pilotage des assises qui se distingue par une surreprésentation de l’île natale au détriment des deux autres». Il tire sur un Cpan rejeté par des d’anciennes hautes personnalités politiques de Ndzuani et Mwali. ©Med Youssouf