LE BUREAU POLITIQUE COMMUNIQUE DE PRESSE du Parti Mouroua Le Comité de pilotage des Assises Nationales (CPAN) a été officiellement...
LE BUREAU POLITIQUE
COMMUNIQUE DE PRESSE du Parti Mouroua
Le Comité de pilotage des Assises Nationales (CPAN) a été officiellement investi dans ses missions depuis le 13 novembre, par le président de la République, en présence des autorités gouvernementales, religieuses, et d’une partie des représentants de la classe politique, de la notabilité, de la société civile et de la Communauté internationale. Il serait contraire au bon sens, et dangereux à terme, de penser que le caractère solennel et grandiose d’une cérémonie et la mise en place, hier, du bureau du CPAN, puissent être de nature à masquer l’absence de certains partis politiques importants dans le pays, de personnalités politiques de premier rang, et d’institutions insulaires majeures.
De même, ces données ne sauraient combler la faiblesse manifeste de ceux qui étaient chargées de concevoir et d’organiser ces Assises. Contrairement à quelques dirigeants éclairés du Mouvement du 11 août qui ont gardé intacte leur lucidité, certains autres tiennent un discours truffé de contre-vérités lorsqu’ils affirment qu’ils ont pris, à leur tour, l’initiative « inédite » d’appeler à la mobilisation des forces vives de la Nation, après avoir constaté l’échec des partis politiques.
Il faut simplement rappeler que ceux qui dénoncent les partis politiques sont des anciens hommes politiques, convertis dans l’urgence, par choix, par intérêt personnel ou par défaut, dans une société civile qui a autant de mal à trouver ses marques qu’à clarifier son identité véritable, encore moins à proposer un ordre du jour et une feuille de route sérieuse et crédible. Par ailleurs, le pays se souvient encore que, lorsque certains d’entre eux avaient une parcelle de pouvoir, ils avaient établi leur réputation, plus dans leur volonté de discriminer que de rassembler.
Un tel passif, récent dans l’Histoire du pays, a sans doute constitué un des obstacles majeurs dans la démarche du rassemblement le plus large, pour permettre aux forces vives de la Nation d’envisager, dans la confiance, la perspective d’un débat serein sur son avenir. En effet, la confiance est le capital initial et incontournable que chacun doit investir pour mettre en place nos convictions communes, pour élaborer les projets partagés réalistes capables de vaincre le doute qui traverse toutes les couches de notre société, et pour engager résolument, dans la durée, l’action des forces vives, au service du redressement économique et social de notre pays.
Il est utile de rappeler que la « Conférence Nationale du Consensus Historique du 12 avril 2014 », initiée par le MOUROUA et soutenue par la quasi-totalité des partis politiques a démontré qu’il est possible, dans notre pays, de rassembler toutes les forces (Autorités de l’Union et des îles autonomes, partis politiques, sociétés civiles, religieuses, Opposition et Pouvoir) pour réfléchir et proposer, sans tabous et dans la transparence absolue, des solutions concrètes sur le modèle institutionnel, le développement économique et social, dans le but de rebâtir l’État, unifier l’Archipel et sauver la Nation.
Cette Conférence nous avait permis d’aborder, sans entrave, des sujets réputés complexes tels la question de maintenir ou de supprimer la Tournante, de réformer l’autonomie des îles, sans soulever la moindre velléité séparatiste, ou de réveiller de vieux démons dans les débats. La grande erreur irréparable à éviter, en pareille période, serait de réveiller le séparatisme pour combattre le séparatisme, ou, pire encore, de combattre un séparatisme fantôme pour réveiller un véritable séparatisme en sommeil !
Face à une telle situation périlleuse, aux conséquences aussi imprévisibles que dramatiques, le MOUROUA :
- Confirme les positions contenues dans la note de cadrage de l’alliance SOMA-MOUROUA signée le 4 septembre dernier,
- Appelle les partis politiques, à mettre de côté tout obstacle de nature à affaiblir leurs responsabilités et leur unité, afin qu’ils reprennent entièrement la plénitude de leurs missions constitutionnelles, d’être les acteurs majeurs des changements politiques et de progrès dans la société.
- Invite la société civile à assumer un rôle exemplaire, utile, et responsable, de manière à éviter des postures susceptibles de réintroduire le soupçon dans le débat politique.
- Porte à l’attention du Président de la République les observations et faits suivants :
Le blocage actuel de la procédure mise en place pour conduire les Assises risque de fragiliser le pays et ses institutions, et d’envoyer au niveau international « une image injustifiée de pays en crise, à l’instar d’autres pays africains en crise institutionnelle »
Les efforts investis pour placer progressivement l’agenda du développement économique et social des Comores au centre du débat politique, en intelligente collaboration avec la Communauté Internationale, risquent d’être plombés par un débat « politico-politicien »
Les ajustement et réformes institutionnels, indispensables pour consolider le modèle institutionnel actuel, risquent d’être reportés par des incompréhensions résultant de la faillite des choix insensés pris par ceux qui se sont donné la responsabilité exclusive de réfléchir sur le processus d’organisation des Assises Nationales
La confusion actuelle et les divisions constatées au niveau de l’Union comme des iles autonomes ne peuvent être levées que par une initiative forte du Président de la République, seul détenteur de la légitimité du pouvoir et garant de la stabilité institutionnelle et de l’unité du pays.
Moroni le 21 novembre 2017