ARMADA et le Schadenfreude comorien "Ntsione ndjema zahahe he rwabi l'anlamina" Je n'ai vu nulle part que les r...
ARMADA et le Schadenfreude comorien
"Ntsione ndjema zahahe he rwabi l'anlamina"
Je n'ai vu nulle part que les représentants du Groupe Armada venus confirmer la décision de leur société d'investir aux Comores seraient des imposteurs. L'incrédulité affichée, et les sarcasmes contre le gouvernement laisseraient penser que l'information est une invention des trompettistes du régime.
Arrivée du patron d'ARMADA à Hahaya |
Or les personnes qui déclarent publiquement à nos médias la décision de construire un premier hôtel de 150 chambres sur un total de 3 hôtels de 1000 chambres sont bien les représentants d'un groupe créé en 1974, un an avant l'état comorien. Le groupe Armada, conglomérat de plusieurs milliards de dollars de chiffre d'affaires, a des réalisations dans plusieurs pays notamment dans l'hôtellerie et la santé. Fondé par Mohammed Al-Omran sous le nom d' Omran Contracting, puis Admiral Contracting, il a été acheté en 2001 par l'actuel propriétaire Mohammed Rahif Hakmi qui l'a développé jusqu'à en faire un groupe, respecté et influent au Moyen-Orient, avec des intérêts qui s'étendent sur d'autres continents.
Aux Comores, le scepticisme est légitime face aux promesses et effets d'annonce des gouvernements, l'actuel compris.
Or dans ce cas précis, ou le partenaire est un investisseur connu, l'attitude responsable, pro- développement, serait que les leaders politiques et économiques, la presse et les leaders d'opinion s'appliquent à interroger les autorités sur le sérieux de l'accord, l'impact économico-environnemental, les investissements connexes, les mesures d'accompagnement, les garanties données par les deux parties, en se référant aux lois comoriennes et aux bonnes pratiques internationales.
Je n'ignore pas que ceux qui ont l'outrecuidance de s'interroger ou d'interroger le gouvernement sur ses actions s'attirent le mépris réservé aux traitres à la nation et aux mouches ignares, frustrées et jalouses.
L'enjeu n'est pas Beit Salaam, mais de se hisser, cahin caha, à un niveau de maturité où les investisseurs peuvent croire qu'il existe des citoyens, des leaders d'opinion et des responsables politiques qui se soucient plus du pays que de prouver que les adversaires chargés légitimement du gouvernement sont des bonimenteurs.
Je n'ai aucune certitude que le projet sera réalisé. Le gouvernement au lieu de mobiliser les services concernés pour les engager dans l'apprentissage de leurs responsabilités face aux investisseurs et informer la population, en fait un sujet de simple propagande, laissé à ses soldats de la com, même si le dossier a de la substance.
Il faut aussi dire que dans ce pays, être opposant, pour le temps que ça dure, c'est souhaiter l'échec de toute action du gouvernement, minimiser toute réalisation et nier tout succès. C'est un trait national que de jouir de l'échec et du malheur des autres "Pvo namwambiani" est une expression orgasmique quand ça va mal pour l'autre.
Fasse que les prières des innombrables barbus qui rivalisent en applaudissements sacrés pour l'émergence, soient entendus pour le projet Armada. Ceux qui succéderont un jour à Azali, tournantés ou pas, pourraient tirer bénéfice d'un non-échec de leur adversaire.
P.S Mitsamihuli à son lot de zibwiyeurs, de justiciers auto-protoclamés, d'intellectuels comme disent les Français et de bons professionnels de com. Ceux ci devraient dire aux gars d'Armada que l'amateurisme de leur plaquette Wikipédia sur Mitsamihuli, à partir de leur post Facebook sur le projet, est propre à convaincre n'importe quel gars sérieux que cette histoire est de la rigolade. Vite , vite rectifiez. Pour le cas où "les infos" seront supprimées, je publie les photos.
L'histoire de Mitsamihuli est réduite à l'accident d'Ethiopian Airlines , la seule personnalité notable est Mme Djouheria, ancienne député. Comme quoi un grand groupe peut faire des conneries ou laisser faire. Un bon exemple, une bonne raison pour être vigilant.
wikipedia.org/wiki/Mitsamiouli. Par Said Mchangama