Le cacophonie récente à propos de l'Aïd el Kabir 2017 et les rebondissements qui s'en ont suivi ont quelque chose de positif. Cela ...
Le cacophonie récente à propos de l'Aïd el Kabir 2017 et les rebondissements qui s'en ont suivi ont quelque chose de positif. Cela a fait émerger une certaine explosion de la pensée unique et une sorte de prise de conscience sur l'amalgame qui existe entre les principes de la république et les dogmes non consensuels de la religion.
Nous regrettons, évidemment, que notre justice républicaine ait opéré un retour spéculateur à l'inquisition d'antan en condamnant des croyants à des peines de prison pour une simple question de calendrier lunaire. C'est d'autant plus choquant que les préjugés coupables se soient conformés à un décret présidentiel, dans une république démocratique. Mais, ce décousu juridique nous permet également de nous interroger sur la possible incompatibilité de l'autorité religieuse avec la discipline républicaine et la primauté entre un fatwa et un décrét présidentiel.
On pourrait croire, à raison, que la constitution confère l'autorité religieuse au président de la république mais, au vu de ce qui s'est passé avec le fatwa sur l'Aïd el Kabir 2017, l'on se rend compte que c'est l'autorité religieuse qui prétend primer à la magistrature suprême de la nation. À cet égard, la question d'une réglementation bâclée de la religion est tout sauf une solution.
Le risque de nous traîner dans un sillon de ping-pong existe. Entre madhihabi ( sunnisme et chiisme) interprétation de hadith et mouvements confessionnels ( wahhabisme, salafisme...), la république peut être prise en otage selon que le Chef de l'Etat se situe dans une obédience ou une autre.
Il est donc permis de lever le tabou sur la question de la laïcité de l'Etat en vue de sauvegarder la probité de la religion et l'équité de la république. DINI Nassur