Madagascar : la croissance suit son trend haussier, malgré l'accélération de l'inflation
Les indicateurs économiques de Madagascar sont au vert. Confirmés par le Fonds monétaire international, ces derniers ont positivement impacté la croissance dont le taux devrait atteindre 4,1% cette année, selon l'institution de Bretton Woods.
Madagascar concentre à elle seule 80% de la production mondiale de vanille. (Crédits : (c) Mika Andrianoelison) |
Le Fonds monétaire international (FMI) se réjouit de la progression de la situation économique de la grande île africaine Madagascar. La mission de l'institution de Bretton Woods, en visite à Madagascar du 7 au 21 septembre et dirigée par Marshall Mills, a conclu que l'économie du pays évoluait positivement malgré les chocs climatiques.
«La situation économique de Madagascar a continué à évoluer positivement en 2017, avec le maintien de la stabilité macroéconomique en dépit des chocs. La croissance économique devrait atteindre 4,1 % en 2017 », a déclaré Marshall Mills.
Présente à Madagascar dans le cadre des discussions autour de la deuxième revue du programme de réformes économiques appuyé par un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), la mission a expliqué que cette performance est due aux efforts des autorités malgaches de renforcer la résilience de l'économie, dans le cadre du programme de la FEC.
«A ce jour, tous les critères de réalisation quantitatifs fixés pour fin juin ont été respectés. Le recouvrement des recettes continue de dépasser les objectifs du programme. La Banque centrale de Madagascar a géré de manière adéquate les tensions liées au choc positif du prix de la vanille, en accumulant des réserves de change additionnelles, alors que le taux de change s'est légèrement apprécié, conformément au régime de change flexible. Une politique monétaire prudente a également permis de contenir l'inflation», a détaillé le chef de la mission du FMI.
Les délégués de l'institution de Bretton Woods ont toutefois relevé un retard dans l'application de certaines réformes dans le cadre de l'accord au titre de la FEC approuvé en juillet 2016. «La plupart des réformes structurelles envisagées dans le cadre du programme ont été réalisées, avec des retards pour certaines», a ajouté Marshall Mills.
Une croissance de 5,1% en 2018
Si les réformes maintiennent le bon cap, la croissance économique du pays devrait connaître une progression notable l'année prochaine. «La croissance est prévue de s'accélérer à 5,1 % en 2018, portée par la hausse de l'investissement public et un rebond dans le secteur agricole. L'inflation, qui a connu une légère accélération au premier semestre de cette année en raison des chocs climatiques, devrait redescendre aux alentours de 8% d'ici à la fin de l'année et poursuivre sa baisse progressive en 2018», a estimé le responsable de la mission.
Pour les prochains mois de cette année, le gouvernement malgache mettra en œuvre des mesures budgétaires supplémentaires pour compenser ses dépenses imprévues. Ainsi les dépenses salariales supérieures aux prévisions seront gérées par une augmentation des recettes et par la maîtrise des autres dépenses. Les dirigeants malgaches travaillent aussi actuellement à accélérer l'exécution des projets d'investissement financés sur ressources extérieures, comme l'a confirmé le responsable du FMI : «Les autorités ont réaffirmé leur engagement en ce sens. Elles continuent à préparer des réformes supplémentaires de la politique et d'administration fiscales. Celles-ci visent à maintenir une croissance significative des recettes en 2018, en dépit du choc négatif sur les recettes douanières de l'appréciation de la monnaie nationale, l'ariary».
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