Comores: la justice condamne des musulmans pour avoir désobéi au grand mufti
Le verdict a été rendu samedi 9 septembre au tribunal de grande instance de Moroni dans l'affaire dite « des dissidents de l’Aïd el-Kébir ». 28 personnes ont été arrêtées pour avoir célébré l'Aïd el-Kébir vendredi dernier. Malgré les nombreux gendarmes postés aux abords des mosquées pour s'assurer que l'annonce de la date du samedi comme jour saint par le grand mufti comorien soit respectée, plusieurs personnes ont suivi les étapes des pèlerins à la Mecque en priant vendredi et ont été poursuivis pour atteinte à la cohésion sociale et à l'unité religieuse.
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Le verdict est tombé : une relaxe, une condamnation à de la prison avec sursis et, pour vingt-six prévenus, un à deux mois de prison ferme. C'est ce que vaut la désobéissance à la plus haute autorité religieuse. Un message clairement transmis par Hamidou Ali Mohamed, le procureur de la République.
« Dans chaque pays il y a l'obéissance, surtout les pays islamiques, il est préconisé à Dieu, d'obéir à son prophète et d'obéir aux gens qui sont aux commandes du pays. Il n'y a aucun imam qui a préconisé de se rebeller. Pour nous, c'est cette attitude de se rebeller contre les autorités, contre la discipline qu'on s'est donnée, contre les pratiques qu'on a l'habitude de faire. »
Pour Maître Saïd Issa Mdaouhoma, l'un des avocats de la défense, c'est la consternation. « Les éléments constitutifs de l'infraction ne sont pas réunis donc très sincèrement j'attendais une relaxe, purement et simplement. Et il y a un décret présidentiel daté de 2008 et jusqu'à présent rien n'a changé ce décret. Et j'ai ouï dire que le grand mufti a dit qu'on ne ferait pas la prière vendredi mais samedi. Entre la déclaration du mufti et un décret présidentiel, lequel prime ? »
Les avocats vont faire appel de la décision. Le procureur, lui, n'exclut pas la possibilité de poursuivre d'autres fidèles dans cette affaire. © RFI - Titre©HabarizaComores.com (Habari Za Comores)| أخبار من جزر القمر