Madagascar: millionnaires en deux ans grâce à la vanille
Dans la région Sava au nord de Madagascar, la saison de la récolte de la vanille bat son plein depuis fin juin. L’an dernier, environ 1600 tonnes de vanille ont été exportées à l’étranger, pour un montant de plus de 600 millions de dollars. Des sommes astronomiques, à faire tourner la tête et à permettre à certains audacieux de s’enrichir rapidement.
Vanille de Madagascar © Alphaomega1010/Wikimedia |
A Antalaha, la « capitale de la vanille », une nouvelle classe sociale a fait son apparition. On les appelle les « poera poera » (en français, les « frimeurs »), reconnaissables à leurs 4x4 flambants neufs et à leurs maisons luxueuses, qui poussent comme des champignons. Ces « nouveaux riches », essentiellement des collecteurs de vanille, ont réussi en l’espace de 2-3 ans, à devenir millionnaires.
« Bonjour, entrez ici, c’est mon magasin, où je stocke la vanille. L’ouverture est sécurisée par une alarme. Là, c’est mon garage avec mon camion et deux de mes 4x4. » C’est dans son immense maison vue mer, que Thierry, collecteur de vanille depuis 2006 à Antalaha, nous reçoit. Les premières années dans le métier ont été dures, et les échecs nombreux.
Mais en 2015, c’est l’année de grâce. Comme beaucoup de ses confrères, il a gagné le jackpot : « La récolte de 2015 a été bonne et j’ai fait beaucoup de bénéfices. La première chose que j’ai achetée, c’est un camion. J’ai ensuite fait construire ma maison, puis j’ai racheté un 4x4 et après un Land Cruiser. Combien j’ai gagné ? Ah ça, je ne vous le dis pas, je préfère le garder pour moi. »
Un phénomène limité dans le temps
Il avouera néanmoins être devenu millionnaire en dollars en deux ans. Mais celui qui aime exposer sa réussite prétend cependant garder la tête froide : « Le prix de vente en 2017 est bon, mais peut-être qu’en 2018, ça va chuter. Donc aujourd’hui, tu es content, mais l’an prochain, tu peux avoir de gros soucis. Beaucoup de gens ici se sont enrichis rapidement et du jour au lendemain, ils ont tout perdu/. »
Ici, tous le savent, surtout les collecteurs : les prix exorbitants de la vanille ne dureront pas. Alors, autant s’enrichir rapidement, pendant qu’il est encore temps. Par RFI