Les anjouanais à Mayotte n'adhèrent pas à l'idée des assises à tout va proposée par les hommes de la mouvance Bacariste...
Un appel à une grande mobilisation des anjouanais a été lancé par des individus proches de Bacar et de la mouvance séparatiste le dimanche 23 juillet 2017 dans la commune de Koungou. Peu de gens se sont déplacés pour cette rencontre et celle-ci a été boudée par la majorité des anjouanais qui n’ignorent rien du passé, du discours et des motivations politiques de ses initiateurs. Ces derniers, manifestement téléguidés par Azali, sont venus vendre benoîtement l’idée des Assises à acheter sans modération.
Ces supplétifs d’Azali ont poussé en vain les anjouanais de Mayotte à arrêter une position « anjouanaise » et à se projeter par rapport à des Assises dont ils ont une approche floue sur le plan institutionnel proche de la confédération, en contradiction totale avec celle du pouvoir mettant en cause la Tournante, et éloignée de celle du Mouvement du 11 août 2015 se résumant en une vague idée de « Vérités et réconciliation » pour un nouveau départ des Comores.
Ces chantres des Assises à Mayotte parlent de belles conquêtes de l’épopée séparatiste (sic) et révèlent que la démarche de celles-ci a été initiée par un comité de notables d’Anjouan dirigé par l’ancien candidat malheureux CRC à l’élection présidentielle de 2006, Ibrahim Halidi auprès d’Azali, bien avant que les vieux du Mouvement du 11 août aillent saisir celui-ci dans ce sens. Ils expliquent à qui veut l’entendre que ce projet d’Assises était sous-jacent aux Accords de Fomboni et s’apprêtent à faire d’autres belles conquêtes au nom de l’unité anjouanaise.
Les anjouanais de Mayotte dans leur grande majorité ne sont pas tombés dans le piège de la manipulation des supplétifs d’Azali visiblement engagés avec celui-ci dans un marché de dupes. Il n’y a guère eu de position « anjouanaise » à l’issue de cette réunion et jamais ces supplétifs d’Azali ne pourront être désignés par les anjouanais de Mayotte pour aller représenter qui que ce soit dans quoi que ce soit qui ne soit pas clair. Tout notre travail de prochains jours sera d’exiger des Assises saines et utiles ne faisant pas l’objet d’une récupération politique par le pouvoir actuel. Toute supercherie qui poussent à des Assises à tout va aux objectifs inavoués sera dénoncée.
A la place de position « anjouanaise », les hommes évoluant dans la mouvance bacariste, s’excitant autour de l’idée des Assises au but inavoué ont eu à affronter des questions, des remarques très pertinentes et très applaudies par le faible auditoire présent :
Quel est l’objet des Assises ? L’opportunité des Assises est passée et il faut attendre 2031. On ne peut être juge et partie ! Pour des raisons tenant à l’équité, à l’égalité devant la loi et à la sincérité, Azali doit démissionner et des élections générales doivent être organisées dans la foulée.
La présidentielle actuelle est issue de la Tournante, celles de 2021 et 2026 ne peuvent être issues d’autres règles qui permettent à Azali d’en tenir les reines et de faire le jeu politique à Ndzouani et à Ngazidja. Azali fait partie de ceux qui portent la responsabilité de ce mauvais bilan. Il doit en rendre des comptes. Ce n’est pas aux comoriens de payer par la déchéance de leur droit de vote par un mécanisme de l’élection présidentielle au suffrage universel indirect.
Au final, la réunion de dimanche 23 avril 2017 tenue à Koungou à Mayotte a vu la promesse de soutien des anjouanais de Mayotte aux Assises faite à Azali par les bacaristes tourner au fiasco. C’est assurément un premier couac dans la stratégie machiavélique qu’Azali cherche à déployer pour se maintenir au pouvoir au nom d’une chimérique émergence.
Le temps où Azali posait de mauvaises décisions pour le pays avec l’aide d’un pouvoir brutal soutenu par une milice violente à Anjouan sans la moindre concertation est sans doute terminé…
AHMED BOURHANE