Jeudi 2 juin, alors que le président français, Emanuel Macron était en déplacement en Bretagne dans le Morbihan, un interlocuteur l'int...
Jeudi 2 juin, alors que le président français, Emanuel Macron était en déplacement en Bretagne dans le Morbihan, un interlocuteur l'interpelait sur les embarcations en Guyane mais aussi à Mayotte. D'un air très amusant, le benjamin des présidents dans le monde répond et on n'aurait sans doute pas imaginer ce qui peut se passer quelques heures après sa réponse: le Kwassa-kwassa pêche peu, il ramène du Comorien. C'est différent!"
Sans tarder, les internautes s'en mêlent. De nombreux Twitter et messages sur les reseaux sociaux montent au créneaux. De ce partage de messages n'ait une grogne, un événement surtout autour des propos du président Macron sur les Kwassa-kwassa. Les réseaux sociaux s'enflamment depuis la nuit du jeudi à vendredi. Un épisode qui n'est pas la bienvenue à ces débuts d'un quinquennat macaronien marqué par une entrée diplomatique plutôt réussie mais aussi par la polémique autour de son ministre en charge de la répartition territoriale.
Les médias s'en parent de l'info, plutôt de cette "horrible" actu et les politiques aussi de Moroni à Paris. Tout s'est fait d'une manière progressive mais rapide jusqes autorités comoriennes demandent des excuses à l’Élysée. Mais comment de si courts propos ont su attirer une telle foudre ?
On peut y avoir une première réponse dans la réaction du chef de la diplomatie nationale, Mohamed Bacar Dossar pour qui les propos du président français ont "un contexte douloureux que Macron ne peu ignorer." Le premier diplomate comorien fait référence aux "nombreuses pertes" humaines "en mer entre Anjouan et Mayotte", cela depuis 1995 avec l'instauration du dramatique visa Balladur.
Ensuite, dans la forme, les propos qu'a tenus le tout frais président, compte tenu de l'usage de l'article contracté "du" devant "comorien" dans "il pêche du Comorien", ce "du" passe mal. "du comorien pêché" renvoie à l'idée animale et laisse comprendre un manfoutisme absurde envers ce Comorien qu'on "pêche" à la place du poisson. L'aspect humain est alors mis de côté. C'est ce qui a troublé. "Du comorien + peche peu" reduisent la marge et la rend trop courte, voire quasi inexistante pour comprendre une autre signification possible. C'est là où le lien fait avec les milliers de morts.
Ce que l'on doit comprendre, c'est que le risque est trop grand de prendre la parole aujourd'hui sans tourner mille fois les idées entre soi bien avant tout partage avec autrui. L'autre, ce que l'on peut appeler médiateur en faisant allusion aux médias est là, marche près de toi, te scripte et peut même choisir le moment qui lui convient pour rendre public ce qu'il a trié ou pas, disons ce qu'il veut rendre public. Cette scène a été tournée par une chaîne française (TMC) dans le cadre d'une émission "Quotidien" animé par Yann Barthez.
On a beau vanté la presse, chanté ces vertus comme on le fait aussi contre ses déboires. Mais au moins, l'on sait que l'on peut souvent compter sur les médias là où d'autres pouvoirs (politique, juridiques) font défaut. Oui, la presse peut nous être utile lorsqu'elle va piocher ce que l'on cache et qui ne serait plus accessible pour le politique et le juridique afin de leur offrir cela sur un plateau garni de vérité ou de mensonges à découvrir.
L'heure est à l'apaisement. Les deux pays ont choisi d'adoucir les choses et de ne pas laisser personne nuire aux relations entre la France et les Comores, deux pays unis par l'histoire et une culture visible mais qui se divergent sur la question comorienne de Mayotte.
Par Abdoulatuf Bacar
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