Macron et les Comoriens : la réponse embarrassée de Gérard Collomb, ministre français de l'Intérieur
Interrogé à Marseille sur la très mauvaise blague du président de la République française, le ministre de l'Intérieur nous a livré une réponse lunaire.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb est arrivé dans la cité phocéenne, où il a confié le fonctionnement du nouveau gouvernement. PHOTO : NICOLAS VALLAURI |
Gérard Collomb était ce samedi à Marseille pour soutenir les candidats de la République en marche (REM). Il déambulait sur le Vieux-port, de café en café, avec Corinne Versini, la candidate opposée à Patrick Mennucci et Jean-Luc Mélenchon, quand nous avons pu l'approcher pour lui demander ce qu'il pensait de la blague honteuse du chef de l'Etat français sur les milliers de comoriens qui sont mort au cours de leur traversée entre Anjouan et Mayotte. Diffusés dans l'émission Quotidien, vendredi soir, les propos d'Emmanuel Macron ont été captés lors de sa visite au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage atlantique (CROSS) d'Etel (Morbihan), le 1er juin.
La réponse de Gérard Collomb est autant embarrassée (on y retrouve le désormais fameux tic de langage macronien « en même temps ») qu'elle est lunaire. Nous la livrons tel quelle :
« J'ai vu ces images et je comprends évidemment qu'il y ait des éléments d'inquiétude. En même temps, si vous voulez, je crois que le président Macron est quelqu'un qui veut à la fois maîtriser une immigration de la part des Comores sur Mayotte. La situation est assez compliquée. Mais en même temps il veut accueillir largement et insérer. Je sais que les Comoriens de France sont très insérés dans la communauté nationale. Il y en a beaucoup à Marseille, j'en ai aussi à Lyon, je les connais bien et c'est une communauté adorable.»
Politis : Qu'est ce que vous avez pensé de ces images ?
Il arrive quelques fois, lorsqu'on est dans le feu de l'émotion, qu'on ne contrôle pas ses propos. Nous sommes dans une autre phase maintenant et ce qu'il fait depuis deux semaines montre qu'il est à la hauteur.
Cela peut vous coûter cher?
«On en a vu d'autres depuis un an. »
Reprise sur les réseaux sociaux, la séquence du Quotidien suscite une vague d'indignation. Saïd Ahamada, candidat REM d'origine comorienne à Marseille (7e circonscription) compte monter à Paris lundi pour avoir des explications du Président. Il « prendra sa décision » à l’issue de cette discussion qu'il espère franche.