Grève Colas Mayotte: la direction dénonce "une flambée des violences"
Après cinq semaines de conflit social au sein de sa filiale de Mayotte, la direction de l'entreprise de BTP Colas a dénoncé ce jeudi "une flambée des violences" et a appelé au calme, dans un communiqué.
"Depuis le 9 mai, Colas Mayotte et la très large majorité de ses 572 salariés subissent l'entrave d'une minorité de collaborateurs, qui bloquent l'accès des sites de Kawéni", affirme la direction, qui précise qu'"une quinzaine de collaborateurs" serait à l'origine des troubles, alors que les syndicats revendiquent 150 à 160 grévistes. Malgré la condamnation de quatre salariés de l'entreprise pour atteinte à la liberté de travailler et de circuler, le site principal de Colas, au sein du chef-lieu de l'île, est toujours bloqué. En outre, des dégradations auraient été commises au sein des locaux, a reconnu mercredi auprès de l'AFP Moussa Ben Youssouf, le représentant du personnel (CGT Mayotte).
La direction de Colas rapporte également des "menaces verbales et agressions physiques auprès des collaborateurs du siège et du personnel travaillant sur des chantiers, des voitures et des locaux dégradés, du matériel vandalisé et incendié". Les grévistes réclament notamment une augmentation salariale de 300 euros mensuels ainsi que la mise en place d'une retraite complémentaire. "Avec le chiffre d'affaires et les bénéfices qu'ils font, ce n'est rien pour eux", a affirmé mercredi Moussa Ben Youssouf.
La direction de l'entreprise de BTP indique de son côté qu'elle a proposé "une augmentation des salaires au-delà des accords de branche et la mise en place d'une prime de 200 euros" ainsi que l'organisation d'une réunion le 12 juin "afin de poursuivre les travaux visant à la mise en place d'une couverture santé complémentaire, sous réserve que les barrages devant le siège de l'entreprise soient levés et que les intimidations sur le personnel non-gréviste cessent".
La direction n'avait pas souhaité assister à la commission de conciliation souhaitée par le préfet de Mayotte le 6 juin, pour des "raisons de sécurité" et "face à la recrudescence et à la gravité des violences qui touchent les collaborateurs".
Le Figaro.fr avec AFP