Une manifestation à Moroni le 09 juin 2017 contre la rupture diplomatique entre les Comores et le Qatar
Le Qatar s'implique activement dans les secteurs de formation, d'infrastructures et de l'économie, un investissement non négligeable pour l'essor du pays. Le Maroc forme un grand nombre d'officiers de l'armée et bon nombre de nos cadres; le gros de nos cadres et intellectuels est formé à Madagascar, d'autres et non des moindres ont effectué leurs études un peu partout dans le monde. Jusqu'ici les Comores ont investi presqu' exclusivement dans le capital humain.
Alors pour Comores-Qatar, évitons le Ridicule et posons les bonnes questions afin de mettre la nation dans les rails car il est évident, les incidents se succèdent et chaque fois la réaction des autorités prouve la nécessité de régler nos instances de décisions. Mais faire comprendre que dans le capital humain, les Comores n'ont pas besoin d'imams, de juristes et de professeurs d'arabe!
Une manifestation à Moroni le 09 juin 2017 contre la rupture diplomatique entre les Comores et le Qatar |
Faire comprendre que les Comores n'ont pas besoin de fournitures en saints-coran alors que nous importons ailleurs tous les livres et documents que nous avons besoin! cela paraît d'un mauvais ridicule. Quand d'aucuns s'interrogent si le Maroc ou Madagascar avaient le droit de nous obliger à rompre avec un de nos pays amis, dans certaines circonstances ils le voudraient certes, mais en ont-ils la puissance? Après tout, existe-t-il une raison suffisante pour qu'un pays exige un autre de lui obéir inconditionnellement? pour un pays qui s'élève faible et ayant emprunté la voie de la mendicité, je crois que c'est possible.
Le vrai problème de notre pays repose sur nos autorités par l'absence de vision et de planification au développement.
La France et l'Arabie saoudite investissent beaucoup dans plusieurs domaines rendus invisibles par la corruption des régimes successifs, et la visibilité de l'action qatarie inaugure une nouvelle ère initiée par la conférence de Doha et jusqu'ici les gouvernements pressés par l'Union européenne sabotent les initiatives qataries avant le dernier incident. Alors, au lieu de dénigrer l'action mal appréciée d'un partenaire trouvons le moyen et le langage de parler à nos autorités et à faire entendre voix de la population, et si l'on en peut juger, se demander sur quelle base le président Azali fondait sa dangereuse décision!
Et si jamais les raisons de la rupture concernent des valeurs comme la religion ou la culture, les questions d'intérêts n'importent pas, et toute tentative de ramener le problème sur le plan rationnel aboutit naturellement à l'impasse; et dans ce cas de figures, le dénouement dépend des rapports de forces entre le pouvoir et les institutions, il peut dépendre également de la composition de la population; si cette dernière partage les mêmes valeurs qui la rend homogène, la solution aussi difficile soit-elle paraît plus supportable; mais si la population comporte plusieurs confessions et maintes idéologies, dans ce cas ce sont les intérêts qui prévalent et c'est la nature des institutions qui apporte l'équilibre nécessaire.
Le Prophète Muhammad, sur lui les prières et saluts de Dieu, nous a prévenus des fâcheuses conséquences qui surgiraient lorsque nous nous serions divisés en sectes. Il est urgent de repenser notre mode de gestion politique mais ne faisons pas l'erreur de calquer notre voie sur ceux qui ne partagent avec nous le même contexte et les mêmes valeurs; nous devons prouver notre capacité à poursuivre une voie qui nous est propre. Et, au lieu de passer à côté des vraies solutions en se laissant emporter par le courant des événements, tâchons de construire une nouvelle générations en révolutionnant notre système de l'éducation, seule garante d'une vraie souveraineté...
Nous votons des personnalités qui nous disent ce qu'elles vont faire, il est temps à notre tour de leur demander ce que nous voulons à savoir, de réformer notre système d'enseignement en intégrant nos valeurs historiques, religieuses, et socioculturelles.
Peut-on penser que c'est du hasard si ceux qui s'accrochent à la laïcité et en font une foi comme les athées et les démocrates prospèrent économiquement? Une communauté sans foi ne peut prospérer en rien, l'Occident a foi au travail et à l'argent, elle s'y accroche telle une divinité en s'appuyant sur la laïcité sa nouvelle religion. Mais une nation qui se réclame d'une religion officielle et adoptant un enseignement laïque, c'est sans doute la plus grande aberration qui dissipe les énergies et faussent les orientations des hommes. Lorsqu'on est en contradiction avec ses croyances les entreprises les plus sérieuses manquent d'entrain et de but.
Par Muhammad Soidrouddyne Hassane