Le contexte sociopolitique du pays est aujourd’hui inquiétant. En l’absence de contre-pouvoir réel, capable de contraindre le pouvoir à ass...
Le contexte sociopolitique du pays est aujourd’hui inquiétant. En l’absence de contre-pouvoir réel, capable de contraindre le pouvoir à assumer toute la responsabilité qui est la sienne, les populations ne savent plus à qui se confier. Ainsi, le mécontentement se généralise. La corruption, l’impunité, vie chère, l’absence d’une vision politique et la disparition d’une voix de l’opposition, témoignent le divorce entre les institutions et la population.
Dès son installation, le gouvernement a pris un certain nombre de mesure pour permettre à la population de recouvrer son quotidien mais les commerçants décident de répercuter le manque à gagner sur le consommateur. Et progressivement, les prix des produits de première nécessité ne font que grimper. Le désarroi gagne du terrain. Le gouvernement confirme son impuissance et ou son manque d’initiative laconique annonçant des mesures pour veiller au respect des règles établies mais jamais sans effet. Aucune garantie n’est donnée au citoyen quant à la volonté du gouvernement de le protéger contre la cupidité de certains commerçants. Face à cette inertie, des mouvements de contestations s’annoncent mais rien ne semble bouger du côté des autorités. « Il ne s’agit pas de nier la réalité, de faire comme si tout allait bien par ce qu’il y a de l’électricité. Il s’agit juste de faire une petite pause qui nous rappelle et nous demande de nous tourner vers nos malheurs », a-t-il déclaré Bacar Ahamada un vieux paysan.
Du côté de l’opposition, c’est aussi l’attentisme. Aucune initiative à même de canaliser le mécontentement général de la population. Aucun parti politique de l’opposition, ni coalition de partis n’a organisé ni un meeting, ni marche, ni conférence de presse, ni conférence publique contre le drame social qui vive la population. « Comme d’habitude, l’on attend les périodes électorales pour participer à de chaudes empoignades qui ne rapportent que quelques sièges à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux. Par son manque d’initiative, l’opposition donne l’impression d’accompagner simplement le pouvoir sans capacité réelle d’influencer le cours des choses. On comprend pourquoi, même la coalition RADHI-UPDC se revendique de l’opposition tout en soupant à la table du pouvoir », a-t-il regretté un jeune licencié.
Comme on peut le voir, le gouvernement semble paniquer. Ces mesures et ces consultations ne visent qu’à reporter l’explosion sociale. Le Gouvernement a encore montré toutes ses limites en seulement 11 mois. La population s’écroule progressivement sous le poids des choix d’un système de gouvernance bâti sur la course effrénée à l’enrichissement personnel et le culte de la personnalité. Autrement, aujourd’hui ou demain, on foncera tout droit dans le mur des abîmes et des lamentations.
Nakidine Hassane