L’île de Ngazidja est financièrement à bout de souffle. Les 700 agents recrutés à tour de bras depuis juin 2016 ne touchent aucun salaire. ...
L’île de Ngazidja est financièrement à bout de souffle. Les 700 agents recrutés à tour de bras depuis juin 2016 ne touchent aucun salaire. Les doléances de Hassani Hamadi ne semblent pas encore infléchir l’argentier de l’Etat devant qui le gouverneur s’agenouille.
Le gouverneur Hassani Hamadi se rend compte de ses erreurs et se livre à son baroud d’honneur. Parue lundi dernier dans le journal Al-watwan, la lettre ouverte adressée au ministre des finances signée le secrétaire général du commissariat aux finances de Ngazidja en dit long sur la situation difficile dans laquelle se trouve l’île de Ngazidja.
En effet, Abdoulfatah Ali, le secrétaire général parle de « 300 enseignants contractuels [qui] ont déserté les classes faute d’être payés ». Mais ça, c’est l’aspect visible. Sur la partie cachée de l’iceberg, environ 500 autres agents repartis essentiellement dans le corps médical ne perçoivent eux non plus leur salaire.
En tout, ça fait près 700 agents dont le salaire mensuel tourne autour de 72 millions de nos francs. Leurs points communs : recrutés par l’actuel régime et sans salaire. « Nous, nous les avons recrutés dans l’espoir de pouvoir les rémunérer. En tout cas, nous venons de les insérer dans notre fichier pourvu que le gouvernement se montre flexible », concède une source bien informée, dont nous tairons volontairement le nom.
Il faut dire qu’avant le 1er janvier 2017, la masse salariale de l’île de Ngazidja s’élevait à 480 millions versés par le gouvernement central. « Depuis le 1er janvier, le gouvernement verse sur cette base sans tenir compte des nouveaux contrats », déplore-t-on dans l’entourage du gouverneur.
Parmi les agents qui ne touchent plus de salaire, il y aussi cette catégorie appelée « hors cadre » par la direction régionale de la fonction publique. En effet, Hassani Hamadi a procédé dès son investiture à des nominations sans tenir compte d’aucun organigramme que ce soit. Ces « malheureux », on les trouve à Mrodju, à la régie des travaux publics ou encore à Radio Ngazidja. On ignore, pour le moment, si ces postes « hors cadre » font partie des 700 agents dont le salaire s’élève à 72 millions ou s’il s’agit d’une autre paire de manches.
Quand à leur nombre, les informations divergent. Sur la liste de la direction de la Fop dont nous disposons copie, ils ne sont que cinq tandis qu’une autre source soutient que le nombre a grimpé en flèche : 85 personnes concernées nous dit-on.
Quel que soit leur nombre, c’est une faute grave qu’a commise le gouverneur de Ngazidja qui, pourtant, fut un temps ministre des finances et de l’économie de l’Union. Il est censé maitriser les rouages administratifs et budgétaires, notamment le respect du principe de la discipline budgétaire.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores