JUWA ET CRC
La direction du parti Juwa devrait distinguer l’essentiel de l’accessoire en se gardant de tomber dans le piège de faciliter la transhumance de certains cadres. Et d'éviter d'ouvrir, en son sein en ce moment, un conflit de type fratricide dont elle ne peut prédire l'issue. C’est important car un affaiblissement éventuel de cette force politique, qui est l'une des deux grandes composantes de la coalition gouvernementale actuelle, desservirait le pays.
Dans le contexte actuel, le bien public commande que CRC et Juwa puissent se tenir mutuellement en respect ( par l’équilibre de la peur de la capacité supposée de chacun de frapper l’autre en cas de conflit frontal, l'un disposant des leviers les plus élevés du pouvoir politique et l'autre contrôlant une frange importante de la population mobilisable à tout moment).
L'un des défis prioritaires
Il y a intérêt à ce que ces partis maintiennent un certain équilibre au sein des différents pouvoirs.C’est le seul moyen de préserver le pays de la tentation totalitaire, qui n’aura épargné aucun leader comorien depuis une quarantaine d’années. Tous étant intimement persuadés "qu’il ne peut y avoir deux caïmans mâles dans le même marigot".
Que ces deux entités éprouvent, de temps à autre, le besoin de se demander des comptes l'un à l'autre, de manière plutôt véhémente, entre dans la norme des choses ; Que les jalousies et des problèmes d’ego s’expriment de la part de cadres ambitieux désireux de se donner de la visibilité, c’est tout aussi normal dans le milieu politique.
Mais le grand drame qui doit être évité, à tout prix, c’est de permettre à l’un de ces deux partis de pouvoir avaler un pan de l’autre et de rompre ainsi le semblant d’équilibre actuel.
C’est l’un des défis prioritaires que devrait se fixer la direction de Juwa mais aussi les bonnes volontés soucieuses de faire vivre la démocratie dans un pays où l’opposition a opté par malheur de se faire hara-kiri. ©Ali Moindjie