CONFEDERATION DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DES COMORES (CTC) COMMUNIQUE A L’OCCASION DU 1ER MAI 2017 Les régimes se succèdent ...
CONFEDERATION DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DES COMORES (CTC)
COMMUNIQUE A L’OCCASION DU 1ER MAI 2017
Les régimes se succèdent mais le progrès social escompté est loin de devenir une réalité tangible. Aucun changement notable ne pointe à l’horizon. La reconduction des mêmes revendications syndicales et sociales depuis plusieurs décennies est la preuve que les gouvernants sont sourds et imperméables aux attentes des travailleurs comoriens.
Photo d'archives. 1er mai 2015 |
On demande toujours et toujours à ceux qui vivent les mêmes situations précaires, sans leur donner des gages de lendemains meilleurs, de consentir les mêmes sacrifices. Pendant ce temps, l’impunité ambiante encourage la corruption. Aussi, la cupidité de ceux qui sont passés maîtres dans l’art de se tailler la part du lion s’accroît. Azali a augmenté les salaires déjà mirobolants de ses ministres, Hassani Hamadi demande à des fonctionnaires pauvres de se saigner à blanc pour… faire fonctionner l’île. Cela ne s’appelle pas émergence. C’est de la gouvernance « aime l’argent » alors que beaucoup de fonctionnaires attendent toujours la généralisation des nouveaux indices du décret signé par Sambi en 2008.
Cette année, le 1er mai aux Comores sera fêté dans un contexte marqué par des licenciements massifs (près de 8000 licenciements et ce n’est pas fini), le non respect des textes régissant le travail en Union des Comores et des accords signés entre les syndicats et les employeurs.
Et alors que partout la tendance est à la formalisation de l’économie informelle, chez nous c’est une branche de l’économie totalement à l’abandon. Aussi, tout le monde a remarqué que les salaires ne sont plus versés régulièrement, surtout à Anjouan où rien qu’au port on comptabilise 9 mois d’impayés. De même, d’aucuns savent que le MODEC bloque depuis plusieurs années l’instauration d’un SMIG dans le pays. A cela s’ajoute l’espoir, malheureusement vite éteint, d’une hausse du pouvoir d’achat. Et pour cause ? La baisse des prix n’est qu’un leurre. La montagne a accouché d’une souris.
Les travailleurs comoriens subissent par ailleurs les affres d’une protection sociale au rabais. Les textes qui régissent la Caisse de retraite des Comores sont obsolètes et sont responsables des inégalités entre hommes et femmes en matière de retraite. En plus, on impose à ceux qui sont sur le point de partir à la retraite une formule de rachat des cotisations alors qu’il suffirait d’appliquer la note issue d’un Conseil des Ministres en 2012, stipulant qu’avant son départ à la retraite, l’agent doit bénéficier de tous ses droits. L’injustice ne serait pas pour autant effacée, elle serait du moins atténuée. Hélas, c’est le statut quo.
La CTC veut l’émergence du travail décent : bonne gouvernance de l’emploi, meilleure employabilité des jeunes, protection sociale pour tous et respect des normes internationales du travail. Le Programme Comores pour la promotion du travail décent, c’est notre cheval de bataille. Notre horizon c’est 2019, pas 2030.