Président de la fédération malgache, Ahmad Ahmad a décidé d'être candidat à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CA...
Président de la fédération malgache, Ahmad Ahmad a décidé d'être candidat à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF) face à Issa Hayatou, le 16 mars prochain à Addis Abeba, informe JeuneAfrique.
Sa candidature, il l'assure, n'est pas dirigée contre la personne d'Issa Hayatou, qui préside la CAF depuis 1988. « Je pense qu'il est temps de changer de mode de gouvernance », précise l'insulaire. Ahmad Ahmad, 57 ans, jure même qu'il y a encore huit mois, l'idée de s'ériger en adversaire de l'inamovible Camerounais ne lui avait même pas traversé l'esprit.
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« Au congrès de la FIFA, en mai dernier à Mexico, quelques personnes étaient venues me parler d'une candidature. Puis au congrès de la CAF, en septembre, alors que pour une seule voix, je venais de manquer mon élection au comité exécutif de la FIFA, d'autres, plus nombreuses, ont de nouveau évoqué ma candidature. J'ai répondu que j'allais réfléchir et après avoir consulté les autorités malgaches, dont Hery Rajaonanarimampianina, le chef de l'État, j'ai finalement accepté. »
Le 13 janvier dernier, à la veille du coup d'envoi de la CAN 2017, Ahmad Ahmad a profité de sa présence à Libreville pour officialiser sa décision.
De nombreux soutiens
Quelques jours plus tard, les présidents des 14 fédérations de la Cosafa (Conseil des fédérations d'Afrique australe) ont annoncé qu'ils soutiendraient l'unique adversaire d'Hayatou, une position qui a crispé les relations entre la CAF et la Cosafa.
« Je ne sais pas si la décision de la CAF de retirer à Madagascar l'organisation de la CAN des moins de 17 en avril prochain est une réponse à ce soutien. Mais dans mon pays, tout le monde le pense, car nous étions en mesure d'accueillir cet événement », poursuit le candidat, qui mène de front une carrière de sénateur − « j'ai été nommé par le Président de la République en 2016 », rappelle-t-il − après avoir été secrétaire d'État aux Sports dans les années 90, puis ministre de la Pêche entre 2014 et 2016.
Depuis, Djibouti a également assuré Ahmad de son soutien, et d'autres pays d'Afrique de l'Est pourraient suivre.
Davantage de participants à la CAN
Le président de la fédération malgache, qui achève son troisième et dernier mandat, a focalisé son programme sur plusieurs axes. Les questions de statut par exemple, « comme la limitation à trois du nombre de mandats du président de la CAF, le retour à un âge limite (70 ans) pour exercer ces fonctions, et la nécessité de donner plus de pouvoir aux fédérations. Des membres du comité exécutif de la CAF sont en place alors qu'ils ne dirigent plus la fédération de leur pays, ce qui est paradoxal. »
Ahmad Ahmad souhaite par ailleurs élargir le débat autour du format de la CAN, qui concerne seize équipes, et de celui des éliminatoires. « On peut discuter du nombre de participants. L'Europe et l'Asie sont bien passées à vingt-quatre », ajoute-t-il. « Concernant le Championnat d'Afrique des Nations (Chan, qui est réservé aux sélections africaines locales, ndlr), je trouve également dommage qu'il soit réservé uniquement aux joueurs évoluant dans leur championnat. Je souhaite que comme lors des premières éditions, il soit ouvert à tous ceux qui évoluent sur le continent africain.»
« Mes chances sont réelles »
Ce membre de l'ethnie des Sakalava, né à Mahajanga, voudrait aussi que l'argent versé aux fédérations africaines par la FIFA soit « mieux tracé ». « Le football africain a un énorme potentiel. Il faut améliorer la formation des entraîneurs et des jeunes, faire en sorte que le continent se dote de stades plus modernes et plus sécurisés. »
À quelques jours du scrutin, et malgré les voix de la Cosafa et de quelques autres fédérations qui ont été promises à ce petit-fils de commerçants, Issa Hayatou est toujours considéré le favori de cette confrontation inédite. « Mes chances sont réelles », veut croire le Malgache.
Il y a quelques mois, le Sunday Times avait cité son nom dans l'affaire de corruption entourant l'attribution de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Mais sans apporter de preuves…
Source: Jeune Afrique
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