L’état des lieux en matière de respect des lois aux Comores commande une riposte énergique des forces de progrès du pays. Imaginer un ...
L’état des lieux en matière de respect des lois aux Comores commande une riposte énergique des forces de progrès du pays.
Imaginer un gouvernement de l’île censuré par l’organe législatif approprié mais qui reste en place. Et cela dure sans qu’une voix autorisée ou une force de régulation quelconque mette le gouverneur au pied du mur ! Et voilà les débats sur la loi des finances 2017 de l’île de Ngazidja rendus caricaturaux !
Photo d'archives. |
Imaginer un organe de presse réduit au silence et dépouillé de tout son matériel parce que son Directeur aurait été condamné. Le CNPA, organe régulateur de la presse et Swauti, une organisation des professionnels de la presse, dénoncent l’abus et protestent sans aucun effet. Le ministère de l’intérieur n’en a cure, persiste et signe.
Imaginer un Chef de l’Etat qui affirme haut et fort ne pas respecter une loi sans que soit proclamé une situation exceptionnelle prévue par la Constitution. Bien sûr qu’il fallait intervenir dans l’urgence pour trouver une solution à la fourniture d’énergie et d’eau mais pourquoi n’avoir pas fait voter une disposition ad-hoc par le parlement autorisant le non-respect de la loi sur les marchés publics pour ce cas précis ? Le président a assumé publiquement le piétinement de la loi sans que cela soulève une indignation quelconque.
Imaginer des milliers de jeunes licenciés de la fonction publique et des sociétés d’Etat dans une société qui croule sous le chômage. Bien sûr qu’il y a eu des abus des politiques qui profitent de la misère des gens avec leurs pratiques clientélistes. Mais ne fallait-il pas respecter le droit du travail pour se séparer de ces victimes ? Et ces jeunes se retrouvent seuls dans les rues à protester sans émouvoir le pays.
Imaginer des spéculations sur qui est journaliste et qui ne l’est pas dont l’objet est de bâillonner une des rares voix du pays ; imaginer des voyous au col blanc convaincu d’avoir détourné des milliards et qui se retrouvent promu, député voire même questeur de l’Assemblée Fédérale ; imaginer, imaginer, etc.
Une situation catastrophique, caricaturale qui obstrue la voie du progrès économique et social. Car c’est cela le véritable enjeu du respect strict des lois.
La volonté du président Azali de développer le pays semble sincère. Son projet « faire des Comores un pays émergent » dont la première marche est la lutte contre la pauvreté ; son budget 2017 qui inclut des investissements ; sa démarche consistant à imposer des chronogrammes aux départements ministériels pourraient enclencher une dynamique. Mais sans une bataille acharnée et continue pour le respect partout et en tout lieu de la loi, cet élan ne sera que pure démagogie condamnée comme les « servir le pays mais pas se servir », les « corruption : tolérance zéro », etc.
La balle n’est pas seulement dans le camp du président. La société dite civile porte sa part de responsabilité. Imaginer une organisation non gouvernementale dynamique qui réagit comme il se doit chaque fois qu’une loi est piétinée. Il faudrait la créer !
Idriss (01/02/2017)