Liberté de culte/démolition partielle d’une mosquée Ahmadiyya : Le ministre de l’intérieur s’explique
Ce dimanche le ministre de l'intérieur Mohamed Daoudou a ordonné la démolition des minarets d'une mosquée non-sunnite à Anjouan. Il fait désormais de ce lieu de culte un bureau de la police. Il a accepté de répondre aux questions de La Gazette des Comores.
LGDC : Vous voulez bien nous expliquer ce qui s'est passé à Mirontsi-Anjouan sur la démolition partielle d'une mosquée Ahmadiya ?
MD : C'était logique que ça se passe ainsi. Primo, il n'y a pas eu de démolition de mosquée. Les Ahmadiyyas sont des gens qui font des choses qui sont en contradiction avec notre religion. Pour eux, il y aura un autre prophète après Mahomet. Qu'est-ce qu'on doit faire avec des gens comme eux ? Vous savez bien que la sédition c'est une chose grave. J'ai la responsabilité d'assurer la paix et de la sécurité dans ce pays donc on a pris les mesures nécessaires. On a fermé la mosquée il y a de cela un mois. A l'étage ils faisaient leur prière. Au rez-de-chaussée, des réunions. On leur a dit que ça ne pouvait pas se passer comme ça. On aurait-du démolir entièrement la mosquée comme on le fait dans d'autres pays, ou en faire une école coranique. Mais on a préféré en faire un bâtiment de l'Etat, plus précisément un bureau de la police.
LGDC : Donc vous niez que le bâtiment n'a pas été touché malgré les images visibles sur des vidéos qui circulent ?
MD : On ne l'a pas détruit.
LGDC : Pas même partiellement, alors que sur les images, on voit le PIGN avec des marteaux sur le toit ?
MD : On a détruit uniquement les minarets
LGDC : Au nom de quelle loi vous faites tout ça ?
MD : Notre religion. La nôtre !
LGDC : Donc, désormais, l'Islam fait office de loi ?
MD : Ecoutez, il y a une église dans le pays. On l'a pourtant laissée tranquille car ça ne concerne pas l'Islam et notre façon de pratiquer la religion. C'est autre chose. Mais les « Ahmadiyyas », non ! Ils paient 2500fc aux gens pour faire la prière. Ne voyez-vous pas que cela causera des troubles dans le pays ? Il y a la constitution et il y a une loi qui régit les pratiques religieuses dans notre pays. C'est sur ces textes que nous nous appuyons.
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LGDC : Les juristes estiment que cette loi n'est pas applicable dans la mesure où la Cour constitutionnelle a suggéré des modifications dans les articles 1 et 2. Des modifications que le législateur n'a jamais apportées…
MD : La loi comporte plusieurs articles. Ce ne sont pas ces deux articles là qui vont empêcher son application. Elle comporte plus de 30 articles. Nous appliquons les autres articles.
LGDC : La constitution a garanti la liberté de culte…
MD : C'est la constitution qui dicte les lois…
LGDC : Ne craignez vous pas que tout ceci provoque des troubles à l'ordre public ?
MD : S'il faut pratiquer l'Islam comme on le souhaite, nous allons en empêcher. Et nous le répétons haut et fort : nous ne jouons pas ! Nous connaissons le vrai Islam. On ne perçoit pas de l'argent pour faire la prière. Que ça vous dérange ou pas, on les en a empêchés. Voilà.
Propos recueillis par Toufé Maecha
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