Le préambule de la constitution comorienne dispose que le peuple comorien, affirme solennellement sa volonté de marquer son attachement au...
Le préambule de la constitution comorienne dispose que le peuple comorien, affirme solennellement sa volonté de marquer son attachement aux principes et droits fondamentaux tels qu’ils sont définis par la Charte des Nations Unies, celle de l’Organisation de l’Unité africaine, le Pacte de la Ligue des Etats Arabes, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies et la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que les conventions internationales notamment celles relatives aux droits de l’enfant et de la femme. Cette constitution proclame notamment :
- l’égalité de tous en droits et en devoirs sans distinction de sexe, d’origine, de race, de religion ou de croyance ;
- la garantie de la propriété sauf utilité ou nécessité publiques constatées conformément à la loi et sous condition d’une juste indemnisation.
Les actes commis par les forces de l’ordre à Mirontsi contre une mosquée appartenant à une minorité religieuse sont des entorses graves et inadmissibles à la législation en vigueur. Un précédent qui aura des conséquences dramatiques à moyen et long terme sur le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Jamais, dans ce pays, même lors du régime révolutionnaire d’Ali Soilihi, les autorités ont osé démolir en partie des lieux de culte et transformer ces lieux, une propriété privée, en bureau administratif sans aucune forme de procédure légale d' expropriation. Charles Maurras disait que : « la première des libertés est la sécurité des biens et des personnes ». La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, citée dans le préambule de notre constitution, affirme en son article 17 que : « Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. »
Photo© Anzad Hazilane - Mosquée transformée en Commissariat de police à Mirontsy (Anjouan) par le gouvernement |
Le Groupe de travail sur l’examen périodique universel a tenu sa dix‑huitième session du 27 janvier au 7 février 2014. L’examen périodique universel concernant les Comores avait eu lieu à la 9e séance, le 31 janvier 2014. La délégation comorienne était dirigée par l’ancien Ministre de la Justice, de la fonction publique, de la réforme administrative, des droits de l’homme et des affaires islamiques et actuel Président de l’Assemblée de l’Union, Dr Abdou Ousseni. Au cours de cet examen, les Comores ont été invités à prendre des mesures dans les domaines de la liberté de religion et de l’accès à la justice. Cette recommandation fait suite à cette émise en mai 2009 lors de l’examen du rapport des Comores en mai 2009.
Le Royaume-Uni avait soulevé les préoccupations dont avaient fait part les organisations non gouvernementales concernant "plusieurs restrictions légales en vigueur qui restreignaient le droit des personnes appartenant à des minorités religieuses de pratiquer leur religion librement". Le Royaume-Uni avait recommandé de veiller à ce que les personnes appartenant à des minorités religieuses puissent pratiquer librement leur religion. Ces recommandations ont été retenues par le Groupe de travail sur l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme dans son rapport et approuvées par les Comores. Au lieu de mettre en œuvre ces recommandions, les Comores font le contraire et s’enfoncent avec ces agissements qui n’honorent pas le pays.
Les actes du Ministre de l’intérieur qui feront date, constituent des reculs graves des libertés publiques et religieuses dans notre pays. Ils foulent au pied les article 17 et 18 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 et les libertés fondamentales garanties par notre Constitution.
La richesse de ce pays a toujours été sa tolérance religieuse et le respect des autres religions. Les pratiques religieuses des autres composantes de la population comorienne ont toujours été tolérées. Les comoriens d’origine indienne, musulmans ont toujours pratiqué leur foi avec leurs rites chiites. La minorité chrétienne de ce pays, a toujours vécu dans tranquillité avec la majorité musulmane de la population comorienne.
Les comoriens ne doivent pas tomber dans l’obscurantisme qui dénature notre religion musulmane et l’intolérance qui crée des violences ici et là. Par ComoresDroit