Gambie : le jeune fils du nouveau président dévoré par des chiens
Alors que certains parlent de magie noire, le fils de 8 ans d’Adama Barrow, le nouveau président gambien, a été attaqué par quatre pitbulls.
Le nouveau président de la Gambie, Adama Barrow Afolabi Sotunde/Reuters |
Le bol d’air tant attendu par la population Gambienne après l’élection et l’investiture jeudi dernier, le 19 janvier, du nouveau Président, Adama Barrow, n’aura été que de courte durée. Refusant de céder le pouvoir à son opposant, l’ancien président Yahya Jammeh a dans un premier temps refusé de quitter son trône, contraignant les forces Sénégalaises à intervenir afin de le contraindre à respecter le résultat du scrutin présidentiel. Cet épisode rend encore plus suspecte aux yeux des Gambiens la mort tragique de Habib Barrow, 8 ans, fils du nouveau président élu, attaqué le 15 janvier par quatre pitbulls, et mort des suites de ses blessures en arrivant à l’hôpital.
Avec cette alternance annoncée, la population gambienne pensait enfin pouvoir respirer après vingt-deux ans sous le joug de ce drôle d’ancien Président qui s’autoproclame « Docteur », « armé de pouvoirs magiques » et de sa horde de marabouts qui tenaient le pays en coupe réglée. Le pays n’a pas tardé à lui attribuer la mort du petit garçon. À Banjul, la capitale, tout le monde se pose les mêmes questions : Yahya Jammeh, est-il à l’origine de la mort du petit Habib Barrow ? A-t-il jeté une malédiction sur la famille de son opposant ?
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Tout commence la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 janvier quand Adama Barrow quitte discrètement la Gambie afin de se rendre au Sénégal pour demander de l’aide et faire reconnaître son élection. Il demande avant de partir à sa première femme d’aller se cacher en lieu sûr et confie ses cinq enfants à une parente en attendant son investiture prévue le 19 janvier.
Mais tout ne se passe pas comme prévu. Le lendemain, la tante à laquelle ont été les confiés les enfants Barrow, décide de séparer le jeune Habib du reste de sa fratrie en le laissant à un beau-frère, propriétaire de plusieurs chiens dangereux.
Le propriétaire des chiens a été relâché
Selon les informations de nos confrères du «Monde», une voisine explique que, le 15 janvier, l’homme est parti, laissant Habib Barrow et la femme de ménage seuls dans la maison, sans prendre la précaution d’attacher les chiens. C’est alors qu’il ouvrait une porte que l’enfant a été attaqué au visage et à l’abdomen par les quatre pitbulls. Les cris de la femme de ménage ont alerté le voisinage, mais à l’arrivée des secours, l’ampleur des blessures était telle que l’enfant était mort en arrivant à l’hôpital.
Pour les Gambiens férus de magie noire, les circonstances de la mort du petit Habib Barrow ne peuvent être accidentelles et sont évidemment « obscures ». Ils ne comprennent pas pourquoi l’enfant a été confié à une autre famille avec laquelle il n’avait pas de lien de parenté, ni pourquoi le propriétaire des chiens, après avoir été interpellé, a été si rapidement relâché. Tous voient là un mauvais présage pour la nouvelle gouvernance qui s’installe dans un contexte hostile. Les crédules les plus optimistes espèrent qu’il s’agit là du dernier sortilège du Président « Docteur » sortant, et que cette mort en épargnera beaucoup d’autres. Tout à sa peine et à sa victoire, Adama Barrow lui n’a pas commenté cette affaire.
Par Caroline Petit - Retrouvet cet article sur Paris Match
Par Caroline Petit - Retrouvet cet article sur Paris Match