Du deuil au désespoir : au secours !!!
Monsieur le Ministre de la Justice comorienne, j’ai le regret de vous faire savoir que, en France, je viens de recevoir de ma famille un message qui m’apprend que le chauffard qui a tué mon grand frère Mhadji Iliassa, le 23 août 2016 à Bweni Bambao, est déjà libre. A Ngnambeni, son village natal, sous les pieds des murs de la place publique, il s’amuse à jouer aux cartes avec ses frères et ses amis sans contrainte aucune !
Fahmi, ministre de la justice |
Monsieur le Ministre, êtes-vous au courant de cette liberté qui n’est ni provisoire ni conditionnelle ? Si oui, accepteriez-vous que je me permette de dire que vous n’êtes pas sérieux dans votre exercice ? Si c’est non, pourriez-vous avoir la beauté et le courage d’intervenir activement dans cette affaire corrompue qui sabote le fonctionnement de votre exercice ? Votre détermination à renouveler cette affaire en trouvant et poursuivant les auteurs de cette corruption afin qu’une justice soit faite apaisera d’abord la colère de la jeunesse de Simboussa qui s’apprête à livrer une réponse à cet accident mortel. Pourtant, tout comme vous, personne ne souhaite voir les village de Simboussa et Ngnambeni baignés dans une même région menacer par une situation conflictuelle.
En effet, pour mémoire, le jour où la mauvaise nouvelle s’abat sur Simboussa, furieuse, la jeunesse avait voulu, tout comme les villes et villages des Comores, réagir au détriment de la justice. Prudents, calmes, le village de Somboussa et moi avions réussi à sensibiliser cette jeunesse en furie. Je profite encore une fois de cette occasion pour la remercier pour avoir compris, fait preuve de responsabilité et être surtout à notre écoute. La réussite de cette sensibilisation à l’importance de la justice a été possible car on avait bon espoir que ce jeune homme aille être traduit emwinyi haki yaninkiwa. Fort malheureusement, cet espoir s’éteint comme la neige au soleil. Nous sommes donc très déçus, Monsieur le Ministre.
Très affectés par la mort tragique de Mhadji Iliassa, son village et sa famille, qui s’arquent sous le poids de la douleur, souhaitent pacifiquement qu’on entreprenne une enquête sur cette soi-disant libération afin qu’une justice, je répète, soit faite. Sans passer par cette voix, la douleur et la colère stockées dans leurs poitrines se transformeraient en une révolte dégoutante. Vous n’êtes pas sans savoir que ce qui s’est passé, il y a moins d’une année à Mutsamudu, devrait nous servir tous de leçon. Sinon, pour l’instant, Simboussa est calme sans le garantir toutefois.
Monsieur le Ministre, Il est inacceptable qu’on continue à être victime d’une justice corrompue : qui n’a ni loi ni foi. Il est temps qu’on s’en débarrasse!
Recevez, Monsieur le Ministre, mes sincères salutations.
Abdou Djohar, frère du regretté.