Déclaration Le Maire par intérim de Moroni a tenu des propos déplacés et maladroits sur les ondes de la radio et de la télévision RFO M...
Déclaration
Le Maire par intérim de Moroni a tenu des propos déplacés et maladroits sur les ondes de la radio et de la télévision RFO Mayotte. Quant le Maire par intérim de Moroni déclare que "ces gens (les non-Moroniens) ont leur chez eux, ils n'ont qu'à rentrer chez eux", c'est une déclaration méprisante et chauviniste qui est extrêmement claire.
Ces paroles sont à l'opposé de l'Histoire et de l'Identité de la Ville de Moroni. Moroni, capitale institutionnelle des Comores, est le fruit d'un dépôt migratoire donc du métissage. Des Arabes aux Bantous en passant par les Indiens et les Malgaches, sans oublier les échanges endogènes, Moroni a toujours fait preuve d'hospitalité légendaire, d'inclusion constante et d'une ouverture mémorable et incontestable. Moroni s'est agrandi par l'apport culturel, humain et économique des Comoriens venant de tous les coins de nos îles et d'ailleurs.
S'il est vrai que les problèmes d'urbanisme et de la démographie galopante deviennent extrêmement préoccupants, les pouvoirs publics doivent agir pour concevoir des lotissements et des habitats accessibles aux Comoriens pauvres. Les politiques ne doivent pas chasser les "Miséreux" mais chasser inexorablement la Misère.
S'il est vrai que nous devons favoriser l'émergence d'une capitale propre et vitrine du pays, débarrassée de cette image hélas réelle de ville poubelle, cette politique passe par la mise en place d'un programme réfléchi de développement durable et de reconstruction de la Ville en associant ses habitants et en incluant dans la démarche, le commerce informel et les habitants précarisés.
C'est pourquoi nous, Moroniens et amis de Moroni, condamnons avec fermeté la déclaration du maire par intérim.
Nous demandons aux élus de la Ville de Moroni de se concentrer davantage sur les dossiers prioritaires comme l’adoption du statut particulier de Moroni, l’emploi et la formation, l’introduction des règles d’urbanisme claires permettant de construire une grande ville ouverte : ouverte au plus grand nombre ; une ville qui prendrait en compte notre littoral ; une ville pour les piétons ; une ville avec des équipements et des infrastructures de base pour les plus pauvres également.
L'ensemble du Conseil Municipal de Moroni doit exiger la démission du maire par intérim, qui, par ailleurs, avait recueilli à peine 5% des suffrages exprimés.
Nous devons réagir parce que ne pas le faire serait se ranger du côté de l’indifférence, et pire, serait renforcer cette déclaration indigne qui encourage le repli, la méfiance, la haine et le rejet de l'autre. Nous sommes tous Comoriens, unis par les liens de sang et Moroni doit être fière en étant l'entité fédératrice des Comores.
Nous devons tirer collectivement la leçon de cette parole déplacée : le langage à injurier l’autre en fonction de son village, de sa ville et de son quartier est tristement banalisé dans nos îles, nos villes et nos villages ; cette conduite doit être définitivement bannie. Ce que nous reprochons à notre frère Moustafa Chamsoudine, nous devons également avoir le courage de le bannir, de le condamner et de l’interdire dans nos villes, villages et quartiers.
Kader Ben Aboudou
Abdoulanfour Mze Ahmed
Abouenche Mze Ahmed
Moinahalima Mssaidié
Karina Moilime
Nakidine Mattoir
Said Youssouf Bafakih Dahalani
Yasser Omar Ali
Elarbi Said Ahmed
Nasser Youssouf
Kamal Abdallah