Dans le journal Al-watwan d'hier, on revient sur le budget 2017 adoptée la semaine dernière à l'unanimité par les députés. Ce budg...
Dans le journal Al-watwan d'hier, on revient sur le budget 2017 adoptée la semaine dernière à l'unanimité par les députés. Ce budget prévoit, selon le quotidien de l'Etat, des recettes de 126 milliards de francs comoriens contre 136 milliards de dépenses, soit un déficit de 10 milliards.
Ce budget table sur 81 milliards de recettes internes et 45 milliards de recettes extérieures (dons et dettes).
Assemblée Nationale |
Comment vas-t-on mobiliser ces recettes au niveau de la Douane et des Impôts, alors que l'on sait que leurs efforts réunis jusqu'au mois de décembre 2016 ne dépassent pas les 2 milliards 700 millions?
D'où mes doutes sur la sincérité de ce budget.
Pour y parvenir, le journal évoque deux pistes annoncées par le gouvernement:
-L'assainissement de la Fonction publique et la mise en oeuvre d'un programme de lutte contre la corruption.
Mais on est déjà au mois de janvier et aucune mesure n'a été prise dans ce sens.
-La révision de plusieurs conventions d'établissement des sociétés étrangères en vue de les faire payer plus d'impôts.
Encore une fois, c'est une mesure aléatoire qui ne garantit rien au final. Car ces sociétés peuvent refuser cette révision. Elle peut également produire un effet négatif en rendant moins attractif le pays.
Aucune réflexion pour réduire le train de vie de l'Etat, notamment en ce qui concerne les voyages officiels, le pléthore des conseillers dans les hautes administrations, les fonds spéciaux...
Autre inquiétude sur ce budget, sur les 136 milliards de dépenses, seulement 35 milliards sont destinés aux investissements. Le reste va dans la case fonctionnement de l'Etat. Comment peut-on justifier le passage des dépenses de l'Etat de 2016 à 2017, de 42 milliards à 100 milliards?
Ce budget manque cruellement de sincérité et mérite la censure de la Cour constitutionnelle.
©Ali Mmadi