2ème partie de l'article : Une vision d'espérance pour des Comores émergentes
La volonté politique est primordiale pour mettre en place de telles mesures tout en faisant preuve de pédagogie, de concertation avec les concernés. Je crois en la possibilité de faire des Comores une Nation prospère avec une société de justice sociale et territoriale.
L'émergence des Comores passe par la mobilisation des ressources financières internes, par la valorisation et la transformation des ressources naturelles, humaines et des richesses de la mer sans oublier les potentialités touristiques des Comores en captant une partie des millions de touristes qui visitent déjà chaque année les pays de l'Océan indien. Les Comores disposent également des richesses culturelles, environnementales et un patrimoine historique exceptionnel qui ferait la différence avec les autres destinations de la sous-région évoquée.
Je préconise une nouvelle stratégie touristique comme vecteur contributeur au décollage économique en créant des milliers d'emplois pour la population, des revenus significatifs pour les opérateurs économiques et les communautés villageoises et des recettes fiscales accrues pour l'État. Cela implique une organisation rigoureuse des services et produits touristiques, la mise aux normes internationales des hôtels qui ne le sont pas encore avec un soutien des pouvoirs publics, la création d'une agence nationale de développement du tourisme dans le cadre d'un plan décennal avec un fonds stratégique de soutien aux infrastructures de base.
Le plan de mobilisation des ressources publiques avec l'élargissement de l'assiette fiscale sans augmenter pour autant les impôts existants permettra de compléter le financement requis avec les partenaires de développement des Comores et la création d'une Caisse de Dépôt et de Développement des Comores à travers l'optimisation de l'argent qui dort dans les banques et établissements de crédit et dont le montant est estimé dépasse largement les 31 milliards de francs comoriens. La mise en place de produits financiers adaptés à l'exemple du Livret d'épargne développement pour capter les fonds des épargnants et de la diaspora comorienne dont le pouvoir économique et financier est très élevé ainsi que l'émission à terme d'emprunts publics de bons du trésor sous certaines conditions constituent des sources de financement à étudier pour financer les grands chantiers de l'émergence des Comores y compris en matière d'infrastructures structurantes.
Il est temps pour les pouvoirs publics de réformer le pays sans traîner car le temps des réformes coïncident peu avec le temps des résultats. A trop vouloir parler au lieu de prendre les mesures qui s'imposent avec les compétences requises, les gouvernants risquent de mettre à mal la cohésion sociale et l'Unité nationale. Le risque de déclassement des Comores doit être évité par un réformisme intelligent, concerté et efficace.
Une transparence réelle de l'Action publique et de la gouvernance publique ainsi qu'un volontarisme exigeant et soucieux de rendre les Comores émergentes et prospères sont des nécessités absolues pour créer une société d'espérance crédible et de plein-emploi avec la promotion du «Made in Comoros» et du «Consommer local».
Par Darchari MIKIDACHE, acteur politique et président du think-tank Cercle des Économistes et des Experts Comoriens (CEEC)