L'intérêt général, ce n'est pas de voter ou pas une loi de Finance, mais de voter une loi de finance qui redonne de l'espoir au...
L'intérêt général, ce n'est pas de voter ou pas une loi de Finance, mais de voter une loi de finance qui redonne de l'espoir aux comoriens. La loi de finance 2017, malgré la magie des chiffres, une volonté de compression de dépenses publiques (?????) et un accent porté sur l'investissement, n'en est pas une, dans le sens où elle n'a rien de prometteur en termes de stratégies, d'imagination et d'espoir permettant de casser à terme la spirale de sous-développement qui meurtrit depuis des décennies les comoriens . Notre pays a besoin de se doter de toute urgence d'infrastructures économiques. Maurice et les Seychelles ont des décennies d'avance.
Avant que ces pays jouent dans la cour des grands, ils ont été identifiés à l'industrie touristique, à l'industrie textile, à la pêche et au plein emploi. Nos voisins, crédibles, travaillent avec le FMI et la BM non pas pour faire leur politique budgétaire, pour dessiner leur vision du pays. L'intervention de ces institutions se situent à d'autres niveaux et synonyme de réelle valeur ajoutée. Des infrastructures économiques signifient valorisation et création des richesses nationales, créations d'emplois massifs et moins de chômage, possibilité d'une mise en oeuvre d'une fiscalité progressive, raisonnable et réaliste comme outil de financement du développement.
La loi de finance 2017 n'est rien d'autre que la fille de la politique de gestion comptable de notre pays par le FMI et la BM... et dans la tête de nos dirigeants, fait le pari fou d'une solution interne au financement du décollage socio-économique [ ce que ne dit pas la lecture complète du rapport du FMI sur les Comores paru dans Ecofim et dont Habarizacomores en fait écho le 16 décembre 2016 dernier; il parle aussi de ressources additionnelles auprès des partenaires extérieurs et de solutions de concessions pour ne pas alourdir la dette].
Comment passer en effet de 35 milliards de recettes internes à 81 milliards? Si ce n'est que les comoriens doivent s'attendre à un matraquage fiscal.... Le hic, c'est que les Comores, ce n'est ni la France, ni l'Italie, ni même la Grèce, un pays développé qui connaît une crise ayant besoin de revoir ses structures... Quelles sont les structures économique des Comores? RIEN! Revoir la loi de Finance oui, mais comment et pour quelle vision? Je crois qu'Azaly II est en panne d'idées en la matière.... Que ce soit Chayhane ou Maoulana, le problème demeure. C'est une gageure de vouloir sauver le mourant en le saignant davantage.
Azaly II ne peut pas passer 5 ans à renvoyer aux comoriens leurs douleurs et en être le réceptacle... Il faut qu'il propose une vision convaincante et cohérente, faute de miracle, faire rêver les comoriens et leur redonner espoir... Et là l'exercice est assurément difficile et pour l'instant les comoriens sont perdus entre une politique contre la vie chère pimpante, mal pensée et sans lendemain, une grande communication soulante et aphone autour des groupes électrogènes et une loi de finance non prometteuse...
Ahmed BOURHANE