Inter Iles | Air Austral, Ewa : le sens d’une tergiversation comorienne
Certains Comoriens ne mesurent pas encore l’ampleur des nuisances de la France envers notre pays. Même la dizaine de milliers de morts et disparus du visa Balladur ne les convainc pas complètement. Cette histoire d’autorisation de vol vient illustrer une des modes d’action de la France contre notre pays et devrait réveiller les consciences.
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Inter Ile, compagnie comorienne, veut donner à l’aviation comorienne une nouvelle dimension et cela ne plait pas à l’Etat français. Il y a le manque à gagner des compagnies françaises qui desservent le pays. Mais le plus important c’est l’image que va donner le pays, c’est l’essor économique qui risque de se produire. Une compagnie d’aviation comorienne en plein essor qui rayonne dans la région, ce n’est pas acceptable pour la France. Alors les prétextes les plus abracadabrants sont avancés par l’aviation française pour clouer au sol l’Air Bus d’Inter Ile, étouffer cette société voire l’enterrer. En pareilles circonstances, il se trouve parfois un cadre comorien pour réagir. Puis intervient une forte pression française sur le Chef de l’Etat avec la suite que l’on connait : marche arrière honteuse et le trouble-fête comorien est viré comme un mal propre.
L’opinion est heurtée. Quelques voix s’élèvent mais personne ne les entend, surtout pas les média comoriens et les protestations restent lettres mortes. Maintenant il y a les réseaux sociaux et il est possible de toucher des franges importantes de la société. Dans le cas d’Inter Iles, intervient un autre facteur : les organisations économiques prennent publiquement position ; la nouvelle OPACO a publié un communiqué, le MODEC s’est exprimé dans les réseaux sociaux et mieux encore l’Union des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture est monté au créneau pour défendre Inter iles. Il apparait que face au passage en force français, la société civile proteste tandis que l’Etat et les partis politiques (aucun n’a jugé utile d’exprimer un avis) font profil bas. Et des dirigeants comoriens peuvent encore soutenir que la dénonciation de la France relève du subconscient mais ne repose sur rien.
La France continue à régner sur notre pays. Son annexion de Maore est passée dans les faits sans encombre. Elle impose ce qu’elle veut comme elle veut quand elle veut. Imaginer un pays (la France) qui interdit à un autre (les Comores) de sécuriser les déplacements de ses populations en exigeant une pièce d’identité. Qui ne se rappelle pas de ce scandale de la fin du mandat de Sambi, scandale créé par un cadre du ministère des transports qui avait émis une note exigeant une pièce d’identité à tout voyageur entre les îles de l’Archipel ! Le pays, tout entier, fut soumis à une forte perturbation, tous les Comoriens furent privés de visa Schengen et tout cela pourquoi : la France voulait avoir les coudées franches pour expulser dans les conditions abominables habituelles des Comoriens de l’île comorienne Maore. Au lieu de résister, de dénoncer cette forfaiture inacceptable, les dirigeants de premier plan du pays ont rampé devant Hallade, un simple ambassadeur qui imposait ses désidératas à tout un pays.
Il convient donc d’apprécier à sa juste mesure la résistance du gouvernement actuel sur le projet de l’hôpital EL MAAROUF. On a vu l’AFD mais surtout l’inqualifiable ambassadeur de France attaquer publiquement le gouvernement comorien qui préfèrerait un hangar à un pôle mère-enfant d’excellence français. Le président Azali tiendra-t-il jusqu’au bout ou l’Etat français trouvera-t-il un moyen de chantage pour plier le président comorien ?
Mais quand donc les dirigeants comoriens comprendront-ils que l’intérêt de la France prime sur tout, et aux Comores l’intérêt de la France c’est une apparence de bien être artificiel à Maore et une vraie misère dans les trois autres îles de l’Archipel ? Car c’est ainsi que l’annexion de cette île comorienne pourra être perpétuée.
Idriss (29/12/2016)